D’aucuns dénigrent la Saint-Valentin, sous prétexte que c’est un événement importé, purement commercial, voire oiseux ! Libre à chacun d’adhérer, de fêter, d’offrir, ou pas. Cependant, quel que soit notre avis à ce sujet, le plus important reste ce qui se cache derrière : le couple et le noble sentiment universel qui le sous-tend, l’amour.
Les mutations de la société contemporaine
À ce titre, nous vivons dans une société qui connaît une mutation importante. En rompant avec le modèle socioculturel traditionnel où, dans le couple, la raison primait sur les sentiments et où les rôles étaient clairement répartis selon un socle de croyances communément partagées, la société actuelle a tout bouleversé.
Alimentée par l’émancipation de la femme et la société de consommation, elle a non seulement ouvert les portes à l’amour, mais a aussi bousculé les rôles des partenaires. Cette rupture épistémologique, liée au couple, reste difficile à admettre.
L’individualisme face au couple épanoui
De nos jours, nonobstant le sexe de la personne, l’intérêt se porte de plus en plus sur l’accomplissement de soi et l’épanouissement personnel. Par conséquent, la capacité à changer, à évoluer selon des ambitions souvent reliées au domaine professionnel, devient prioritaire.
Dans ce contexte, l’instance sociale qui en paie souvent le prix reste le couple. Les notions de sacrifice et de consensus, qui étaient évidentes, sont aujourd’hui lourdes à accepter et à assumer.
Comment le couple peut-il tenir quand chacun cherche son épanouissement personnel ? Comment jongler avec les trois temporalités : prendre en compte le passé avec ses blessures, gérer le présent avec ses exigences quotidiennes, et parier sur l’avenir ?
Le couple représente à la fois le lieu de la stabilité et du changement. Cette mission paradoxale nécessite que les deux conjoints s’attellent à la tâche de co-construire leur bonheur conjugal.
Un couple épanoui demande du travail
Un couple « réussi » ne se fait pas tout seul. Certains couples nous paraissent tenir la route de manière évidente. D’autres, plus chaotiques, semblent ne jouir de certains moments d’apaisement qu’à coups d’interminables mises au point, sacrifices et consensus.
Il est vrai que si les conjoints partagent les mêmes croyances et valeurs (importance de la famille, respect de la liberté de l’autre, accomplissement personnel, éducation des enfants), la tâche devient plus aisée.
Un paradoxe préside à cette difficulté. On s’aventure dans la construction du socle du noyau familial, vecteur de valeurs et d’éducation, présumé assurer la stabilité psychique et matérielle. Pourtant, rien ni personne ne nous y prépare.
Chacun s’improvise bâtisseur de couple en n’ayant comme bagage que le modèle de ses parents et autres proches. Par rapport à ces modèles, il agira soit par mimétisme, en cas d’admiration, soit par contraste, en cas de dénigrement.
Les attentes différentes selon le genre
Culturellement, face au couple, les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes attentes. Même si les rapports entre les sexes ont beaucoup évolué, il en reste tout de même des traces.
Pour une femme, créer un couple puis une famille représente souvent un objectif en soi. Les attentes des femmes se concentrent davantage sur la relation conjugale et familiale. Les hommes quant à eux, en attendent la plupart du temps moins. En effet, cette relation leur sert de tremplin pour faire face à leur vie extérieure professionnelle. Pour eux, le couple représente en quelque sorte « le repos du guerrier ».
Comprendre les crises pour un couple épanoui
La première crise se produit au moment où chacun essaie un peu de « reprendre ses billes », de redevenir lui-même. La question qui surgit alors peut se formuler ainsi : « quelle personne ai-je envie d’être dans ce couple, quelle personne ai-je envie d’être dans la vie et comment concilier les deux ? »
Les premières crises, souvent mal vécues, sont pourtant précieuses. Telle la fièvre qui annonce la présence d’un mal dans le corps, elles représentent un signal d’alarme qui ne cherche qu’à être décrypté.
Il n’y a pas de couple sans crises. D’ailleurs, un couple qui ne traverse pas de crise est un couple suspect. Il faudrait alors être capable d’interpréter l’insatisfaction du conjoint et voir, qu’au-delà de ses mots et reproches, il exprime peut-être de manière maladroite une demande de changement.
Décrypter les messages cachés
Ce qui peut être perçu et ressenti comme destructeur s’avère être une « perche » qui nous est tendue pour améliorer la relation. Des phrases banales comme « tu n’es jamais disponible pour moi ! Tu passes le plus clair de ton temps au boulot, tu rentres fatiguée, tu délaisses ta maison ! » pourraient instinctivement résonner comme des reproches.
Au-delà du sens premier, nous pourrons déchiffrer un appel à un rapprochement de la part du conjoint. Une alerte qui pourrait être une occasion d’établir une communication et de faire le point sur certains aspects de la vie de couple.
Le message caché a tout l’air d’être : « Tu me manques, j’ai besoin de toi, tâche dorénavant de diminuer la masse de travail à l’extérieur. Si tu me demandes clairement d’accomplir certaines tâches à la maison, je serai heureux de les faire. »
Fusion ou autonomie : trouver le bon équilibre
À ses débuts, le couple n’était pas, en réalité, un couple, mais une fusion. Il n’y avait pas deux personnes, mais un être hybride avec quatre bras, quatre jambes et une tête.
Il existe des couples qui perdurent dans ce schéma. Les partenaires ne se définissent que par référence au couple. Il s’agit des couples fusionnels dont la formule serait 1+1=1.
Comme l’autonomie de chacun reste une dimension fondamentale de la relation, il existe un modèle de couple qui permet à chacun de continuer à exister avec ses besoins, ses désirs et ses exigences propres. Il s’agit du couple « imbriqué ». Il obéit à la formule 1+1=3.
Le couple devient le troisième personnage qui s’enrichit progressivement des personnalités de chacun mais reste différent des personnes qui le composent.
Conclusion : l’amour mérite qu’on s’y investisse
L’amour et le couple, quels que soient la forme de ce dernier et l’âge des partenaires, sont précieux. Comme toute chose précieuse, il faut en prendre soin, de manière individuelle ou par le biais d’une assistance.
Au regard de cette préciosité, opérer des réaménagements constants devient et restera un effort qui en vaut toujours la peine. Bonne fête et… bon travail !
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Originally posted 2025-02-14 12:57:00.