La calligraphie, provenant des radicaux grecs kállos (beau) et grapheîn (écrire), est « l’art de bien former les caractères d’écriture ».
La Calligraphie en bref
Il s’agit d’un art qui s’est développé dans presque toutes les civilisations qui pratiquent l’écriture. Toutefois, dans certaines de ces cultures, et en fonction de certains contextes historiques ou philosophiques, la calligraphie a été élevée à un statut spécial. Le mot, calligraphie, s’emploie pour définir l’art du trait au Japon. Shodo 書道 : la voie de l’écrit. De part son ascendance bouddhique, il dépasse le concept du Beau et du Laid.
L’art de la calligraphie occupe une place différente selon qu’on s’intéresse au point de vue occidental ou oriental.
Calligraphie orientale
L’apprentissage de l’art du trait fait partie de la formation de base des peintres classiques en Asie. En effet, les asiatiques ne séparent pas le mot de l’image, la lettre et le dessin. Et plusieurs civilisations en Orient plaçaient la calligraphie dans le domaine des sciences occultes.
En Extrême-Orient, la tradition veut que les caractères chinois aient été inventés par Cang Jie (~2650), sur la base de ses observations de la nature. Une autre tradition ferait remonter l’invention des caractères à Fuxi, le légendaire premier empereur. Dans la civilisation chinoise, le calligraphe est un lettré à la connaissance approfondie des textes spirituels et littéraires. Ses « quatre trésors que sont le bâton d’encre, la pierre à encre, le papier et le pinceau sont autant de prolongations du corps et de l’esprit du Maître.
Calligraphie latine
En revanche, en Occident, il s’agissait d’une recherche purement esthétique. Elle avait pour but principal de servir la gloire des commanditaires, souverains et aristocrates et était l’art des moines copistes. La calligraphie latine, avant l’invention de l’impression, s’associe presque systématiquement à l’Enluminure. Elle est traditionnellement liée à la copie de manuscrits religieux par des moines chrétiens. Cette activité qui demandait une grande concentration et une sûreté de geste, née d’une longue pratique, était à la fois une forme de prière et une ascèse.
Calligraphie arabe
La calligraphie arabe, elle, est née avec la diffusion rapide de la langue arabe pendant les conquêtes musulmanes. Comme le message religieux se diffusait par le biais des copies du Coran, elle acquiert très vite une fonction religieuse, utilitaire et ornementale. Selon le support utilisé (cire, papyrus, parchemin et feuille), elle se pratique avec un style, un calame, une plume (plume d’oiseau, puis plume métallique), le pinceau plat ou pointu. La forme des lettres change selon l’usage prévu pour le texte, qu’il s’agisse de contrats, de poésie ou de courriers officiels.
Le style change également en fonction des pays et des cultures qui modèlent progressive- ment les lettres pour en faire un facteur identitaire.
Ainsi, la calligraphie arabe compte plusieurs styles généralement regroupés dans deux grandes catégories :
D’une part, le Kufique ou Coufique (écriture aux caractères angulaires) nait en même temps que le Hijazi des premiers Corans. L’un des plus beaux exemples en est le Coran Bleu, écrit en doré sur du vélin coloré à l’indigo, et datant du Xe siècle. Le musée des arts islamiques de Raqqada en Tunisie en conserve quelques feuilles.
D’autre part, le cursif, plus délié, qui inclut six styles principaux :
- le naskhî, est l’un des premiers à se développer. Rapide et lisible, il très utilisé dans le monde arabe. Une de ses variantes, le maghribî, fut employé en Andalousie et au Maghreb ;
- le Muhaqqaq, qui avait la préférence des Mamelouks, penchait vers la gauche ;
- le thuluth, également très utilisé à la période mamelouke en Égypte, se caractérise par la hauteur des hampes ;
- le riqâ’ et le tawqî ́, proches du thuluth, sont utilisés uniquement dans des documents administratifs ;
- le rayhânî.
Cette vaste déclinaison n’empêche pas une certaine unité faisant de l’écriture arabe, un symbole de l’identité arabo-islamique.
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