Hazar Makni, vous avez accepté de participer à cette série d’interviews de la Sultane et nous vous en remercions.
1- Hazar Makni, Parlez-nous de vous et de votre parcours. Dites-nous quelle est la chose la plus importante de votre vie professionnelle ?
Hazar Makni, citoyenne tunisienne, maman de deux adorables enfants (Eya et Omar). Je suis la responsable de communication d’une jeune association « Safahat », qui œuvre pour le développement culturel en Tunisie. Et je travaille dans le domaine de la communication digitale. Notre boîte s’appelle NOON (thenoonagency.com) et nous sommes spécialisés dans la communication par le jeu.
Ayant une maîtrise en Informatique de Gestion de l’ISG, j’ai commencé mon parcours professionnel en tant que développeur. Nous développions des applications éducatives pour enfants.
Petit à petit, j’ai laissé tomber le développement. Nous avons aussi dû laisser tomber, à contre cœur, notre projet éducatif. Il n’était plus rentable, avec nos produits qui se vendaient piratés à moitié prix.
Ayant acquis une expérience importante dans le développement de jeux, en nous inspirant d’expériences innovantes dans le monde, nous avons été parmi les premiers à développer des advergames (jeux publicitaires) en Tunisie.
Aujourd’hui, c’est devenu une spécialité. Ainsi, nous développons des jeux des plus simples aux plus complexes. Sur plusieurs supports et canaux digitaux (Web, Tablettes, Mobile, Casques VR, etc.). En utilisant différentes technologies comme la Réalité Augmentée ou la Réalité Virtuelle. C’est à dire que nous utilisons le jeu comme moyen publicitaire, éducatif. Et même comme support de formation grâce à des concepts de jeux conçus spécialement pour les Teambuildings.
Nous avons aussi participé au développement d’un concept qui combine le digital avec un canal média classique, à savoir la radio. Cette expérience était particulièrement enrichissante pour moi, car elle m’a permis d’abord de rencontrer des personnes exceptionnelles et aussi de réaliser un rêve d’enfance en participant à l’animation de l’émission Radio « Decision Makers ».
Dans ma vie, aussi bien personnelle que professionnelle, je donne beaucoup d’importance à la dimension Humaine. Je pense que l’empathie nous permet d’avoir des relations exceptionnelles et authentiques qui s’inscrivent dans la durée. Elle nous permet tout simplement d’être plus Humains.
2- D’où vous est venue l’idée ou l’envie de vous lancer dans l’aventure digitale ?
Hazar Makni : Pour être honnête, le fait de me lancer dans l’aventure digitale n’était pas vraiment un acte prémédité !
À vrai dire, le choix que j’avais fait au début était de me retrouver dans une aventure plutôt « éducative », ceci me tenait vraiment à cœur. Et c’est grâce à mon Mentor à l’époque que cette aventure a pu voir le jour.
À l’époque, nous nous amusions à chercher un nom à notre mascotte, à penser au nouveau jeu éducatif à développer, aux valeurs que nous allions inculquer aux petits enfants…
C’est un concours de circonstances qui a fait que l’aventure s’est transformée en cours de route. Nous étions confrontés à plusieurs choix et c’est justement cet « enfant » en moi qui m’a poussé à aller dans la direction qui lui garantissait la dose d’épanouissement qu’il cherchait, dans la créativité et la recherche de concepts encore plus innovants.
3- Parlez-nous des défis que vous rencontrez au quotidien. Ceux de vos débuts et ceux auxquels vous vous attendez à l’avenir.
Hazar Makni : Au début, notre plus gros défi était de décrocher les premiers projets. Il fallait convaincre des Marketeurs habitués à communiquer à l’aide de moyens classiques comme les affiches, les spots ou encore les bannières s’ils voulaient vraiment être dans le digital, à développer un jeu pour communiquer sur un produit ou un service.
Je pense que nous étions tellement convaincus de l’impact que pouvaient avoir les advergames que nous avons réussi à convaincre nos premiers clients et Dieu Merci, ils n’étaient pas déçus !
Aujourd’hui encore, il n’est pas toujours simple de convaincre certains de nos clients à aller vers des idées innovantes, qui sortent du lot, surtout quand il s’agit de concepts basés sur des nouvelles technologies.
Personnellement, je trouve que ces défis font partie du jeu surtout quand on opère dans un environnement aussi évolutif que le digital. Ils nous motivent et nous permettent d’être toujours à la page.
4- Quelle est la chose que vous feriez maintenant si vous disposiez de plus de ressources ? Comment vous projetez-vous dans 5 ans ?
Hazar Makni : Investir plus dans du matériel innovant. Parfois, il n’est justement pas question d’argent, mais de disponibilité. En Tunisie, nous avons encore des difficultés à acquérir ou importer du matériel technologique.
L’acquisition de ce matériel permettrait à des projets que nous avons en tête et qui nous tiennent à cœur de voir le jour, et permettrait aussi à notre pays d’être un exportateur de solutions digitales innovantes.
Dans 5 ans, je vois notre agence positionnée parmi les premières agences de communication digitale en Afrique. C’est un rêve, mais nous travaillons sur sa réalisation.
5- Y a-t-il une cause qui vous tienne à cœur, un combat à mener ? pourquoi ?
Hazar Makni : Il y a deux causes qui me tiennent à cœur : l’éducation et l’écologie.
L’écologie, car notre planète souffre de plus en plus à cause des comportements inconscients de ses habitants. Je prends en exemple la Tunisie dont la situation écologique devient vraiment alarmante. Rien qu’en voyant des sites archéologiques, des plages, des zones vertes, toutes polluées. Je m’inquiète sérieusement quant à l’avenir que nous réservons à nos enfants, et même quant au présent.
Et l’éducation. Car je suis persuadée que c’est avec une bonne éducation que nous réussissons à évoluer et à bâtir des civilisations. En cette phase délicate que traverse notre pays, nous avons plus que jamais besoin d’investir dans l’éducation. Car il s’agit d’un investissement dans les générations futures, les générations qui vont bâtir la Tunisie de demain.
6- Que rêvez-vous d’accomplir ?
Hazar Makni : Je rêve d’un monde dans lequel l’amour règne. Je rêve d’une Tunisie où il fait bon vivre. Une Tunisie libre, mais aussi propre, où la loi se fait respecter par tout le monde. Sans exception. Où les citoyens s’aiment et se dévouent à leur Travail…
De mon côté, j’essaie de faire ma part. Car il s’agit d’un travail collectif où chacun doit faire de son mieux.
7- Voici une question récurrente chez moi. Nommez votre livre préféré ? Celui que vous recommandez autour de vous, sans la moindre hésitation ?
Hazar Makni : Le philosophe qui n’était pas sage de Laurent Gounelle. C’est un livre qui m’a particulièrement marqué et que je recommande vivement.
8- Pour finir, quel conseil donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs aujourd’hui ?
Hazar Makni : Ne cessez pas de rêver, ne baissez jamais les bras. La situation est difficile, certes, mais il ne faut pas laisser tomber !
Dans notre culture, nous avons du mal à accepter l’échec, alors qu’il s’agit d’une étape vers le succès. Savourez chaque instant de votre vie, et vivez pleinement vos émotions.
Merci.
N’oubliez pas de nous suivre et de vous abonner à notre contenu