L’espace Zmorda situé à la Soukra est un centre de remise en forme visant à harmoniser ce fragile équilibre entre le corps et l’esprit. Un équilibre souvent mis à rude épreuve par la nature même de notre nouveau rythme de vie. Ainsi, dans une capitale surchargée de tensions quotidiennes, cet espace logé dans un écrin de verdure est une composition organique dédiée au bien-être.
L’ambiance Zen est immédiatement ressentie dès que l’on franchit les portes des lieux. Pourtant, ce qui fait la particularité de cet endroit, ce n’est pas seulement l’ingéniosité de l’aménagement, l’intelligence de la programmation, la mixité construction et nature. Ce qui le distingue, c’est l’âme qui l’habite.
Car cet espace pensé comme un lieu de rencontre et de transmission, est le fruit d’une synergie puissante et d’une complicité aimante et bienveillante. L’espace Zmorda ne se contente pas d’être un centre de bien-être. C’est un témoignage émanant d’une complicité partagée entre une maman Khadija Kamoun et sa fille Chiraz Kamoun. L’espace Zmorda est l’incarnation de cette relation riche. Aujourd’hui, il fête ses 10 ans. Voici comment il est né.
Khadija & Chiraz Kamoun, une synergie mère/fille incarnée par l’Espace Zmorda
L’histoire de cet espace commence avec Madame Khadija Kamoun et son parcours personnel. Madame Khadija Kamoun (K.M) a en effet, été enseignante bilingue à l’école publique, tout en ayant une préférence manifeste pour la langue arabe. Amoureuse de poésie et de littérature, elle initie un salon de lecture chez elle. Elle se réunissait avec d’autres dames, pour discuter et échanger leurs idées autour d’œuvres classiques ou de nouveautés littéraires. K.M décide également de partager sa passion avec ses jeunes élèves et cherche à la leur transmettre.
Madame Kamoun met en place, avant que la pratique ne se généralise, un club à l’école où elle enseigne. Discuter ensemble avec les élèves de thèmes choisis. C’est sans doute la première manifestation d’une valeur très chère à Khadija Kamoun. Entourer les plus jeunes, leur donner les moyens de s’affirmer et avancer à travers un échange d’idées et une transmission de connaissances.
Ainsi, lorsque le poste de direction du club Tahar Haddad se libère, elle dépose sa candidature et fait aisément l’unanimité. Elle prendra les rênes de l’espace culturel pendant 20 ans et se donnera corps et âme à sa mission. Innovant constamment, se renouvelant tout le temps, elle s’entoure de personnes exceptionnelles. Khadija Kamoun œuvre à la valorisation du travail des jeunes et des femmes. Elle collabore notamment avec le CREDIF et crée le prix Zoubeïda Bechir :
«C’était la première femme poète qui a rédigé un recueil de poèmes d’amour. Puis elle a cessé toute activité et on ne la voyait plus, nous explique Mme. Kamoun. Avec la création de ce prix, elle est sortie de sa réserve et a publié un deuxième recueil. Je crois que c’était là ma plus belle contribution, nous dit-elle non sans émotion.»
Khadija Kamoun rêvait de faire quelque chose après sa retraite. Ses idées tournoyaient, bouillonnaient, mijotaient et elle notait tout sur des cahiers, sans rien jeter, sans rien juger. Et si l’idée de créer des activités culturelles était présente dès le départ, elle commence par développer l’aquagym. Sa fille Chiraz se joint très vite à elle, et peu à peu, l’espace Zmorda, du nom du terrain qui l’accueille, voit le jour. La maison familiale se métamorphose petit à petit, en fonction des différentes activités qui sont développées.
«C’est Chiraz qui fait évoluer l’espace, nous confie Madame Kamoun avec un sourire lumineux. Vous avez en nous deux, l’âme et l’énergie des lieux. »
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Leur grande réalisation n’était pas le réaménagement de la piscine, ni l’introduction de l’aquagym, mais plutôt celle du yoga, qui était en 2009, encore une discipline de salon faisant ses premiers pas à Tunis. D’ailleurs, la première année, l’espace ne proposait pas plus d’une séance par semaine. Chiraz s’était consacrée à attirer de nouvelles personnes et à fédérer de plus en plus de gens.
«Mais le secret de notre réussite, nous explique Chiraz, c’est que nous ne forçons pas les choses et nous commençons petit à petit. On prend des initiatives, on introduit de nouvelles activités et on observe les réactions de nos adhérentes. Tout ce que nous voulions, c’était développer des activités autour du concept de l’équilibre corps/esprit.
L’idée venait de ma maman, mais mon intervention consistait à ramener du monde pour rendre ce lieu public et le sortir de son cloisonnement. On a développé des cours de yoga et aujourd’hui nous organisons des stages bloqués, les week-ends, pour former des personnes, des enseignants et avoir des yogis qualifiés et reconnus.
Notre espace devient ainsi une école, un lieu de transmission et de partage.»
L’harmonie est recherchée dans les différentes activités de l’espace, outre l’aquagym et le yoga dont nous avons parlé, on retrouve également des cours de pilates et de tai chi, des ateliers et activités culturelles, des salles de formation, des cours de théâtre, un Hammam et hydromassage, des massages corporels, etc. Mais s’il y a bien une activité unique à l’espace Zmorda, c’est l’atelier d’Ikebana, l’art floral japonais, proposé par Chiraz :
« J’ai découvert l’Ikebana, alors que j’étais encore étudiante à Paris. Je me suis rendue à une exposition et j’ai eu le coup de foudre.»
Quoi de plus naturel pour cette jeune fille qui a grandi en symbiose avec les végétaux, que d’être séduite par cette philosophie orientale. Se servir des plantes pour traduire une certaine notion de l’équilibre.
«Transmettre mes connaissances. Partager ma passion. Lui consacrer plus de temps. La développer davantage et la faire connaître au plus grand nombre. Préparer des expositions… Ce sera pour moi une grande satisfaction personnelle,» nous raconte Chiraz, couvée par le regard fier et bienveillant de sa maman.
Première parution: La Sultane #45
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