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Le pouvoir de la bonté

Bien traiter les autres personnes est non seulement bon pour votre Karma, mais aussi pour votre santé et votre vitalité.

Quelques explications pour bien commencer

Barbra Fredrickson, titulaire d’un PhD en psychologie et auteure du livre L’amour 2.0 : ces micro moments d’amour qui vont transformer votre vie, explique. Les micros moments de connexion avec les autres personnes, améliorent la résistance émotionnelle. Ils renforcent le système immunitaire et réduisent la vulnérabilité à la dépression et l’anxiété. Ces micros moments sont simples. Sourires échangés, expression de sa sollicitude, témoignage de sa compassion envers qui en a besoin. Selon elle, la psyché humaine a autant besoin de connexions positives que le corps a besoin de nourriture saine.

« Les moments d’émotions positives fonctionnent comme des nutriments pour la créativité, la croissance et la santé » nous dit-elle.

Pourtant, alors que personne ne se réveille avec la ferme intention de pester contre les autres conducteurs sur la route, ni d’engueuler ses enfants ou encore moins d’humilier ou de blesser ses employés, c’est tout ce que nous semblons capables de faire, à mesure que la journée avance et que nos humeurs s’assombrissent.

D’après Elisha Goldstein, également titulaire d’un PHD en psychologie et auteure du livre Uncovering Happiness: Overcoming Depression with Mindfulness and Self-Compassion, ce comportement serait du à nos cerveaux. Ceux-ci favorisent la prudence basée sur la peur, au détriment d’un comportement plus ouvert et plus positif.

Nous aurions ainsi érigé un mécanisme de défense pour nous protéger d’éventuel dangers. Sans réaliser que nous sommes loin de protéger nos rapports avec les autres. Et comme nous évoluons dans une société où les gens s’observent beaucoup, veulent être meilleurs, avoir plus que les autres, sans forcément fournir d’effort pour y parvenir (en dehors d’empoisonner la vie de la personne enviée) et alors que la concurrence, réelle ou imaginée, est toujours de plus en plus acharnée, il semblerait « normal » que l’instinct de survie primitif que nous possédons, soit en permanence sollicité.

« Nous vivons dans une sorte de pénurie fondamentale »

Kristi Nelson, directeur exécutif d’une association à but non lucratif et qui promeut la pratique de la reconnaissance et de la gratitude, Grateful Living.

Cette pénurie, enclenche un sentiment de rareté qui tend à régir nos vies. Ce qui mène à une course constante. Une précipitation perpétuelle, qui aggrave souvent les situations. Nous vivons une compétition permanente et éprouvons toujours le besoin d’aller ailleurs et d’obtenir plus.

Cet état d’esprit engendre une focalisation égoïste. Chaque personne se soucie exclusivement de son propre confort. Elle n’a ni le temps, ni l’envie, ni l’énergie de se soucier du bien-être des autres. Il suffit d’ailleurs de regarder nos routes pour le réaliser. Chaque conducteur connaît les règles de la circulation et personnes ne les respectent. Chacun est pressé. Chacun se permet une petite bousculade, une petite infraction. Sans tenir compte du l’impact de son geste sur la situation globale.

Et voilà comment nous devenons permissifs. Nous acceptons des situations qui ne devraient pas se banaliser. Pourtant, nous brillons dans le monde entier par le taux d’accident de route avec lesquels nous nous illustrons. À cause de ce genre de pression, l’idée même d’être aimable, de témoigner de l’intérêt pour les autres, de faire preuve d’empathie passe au mieux pour un luxe, au pire pour de la bêtise. Pourtant, penser aux besoin des autres, réduit nos angoisses et anxiétés.

En 2013, Barbara Fredrickson a mené, pendant six semaines, une étude à Chapel Hill de l’Université de Caroline du Nord. Elle voulait tester les effets de la méditation sur le stress. Au lieu de se concentrer sur un mantra, le bruit de la respiration ou le son d’une cloche, les participants ont été invité à méditer sur les pensées compatissantes envers eux-mêmes et d’autres personnes, y compris celles qu’ils n’aimaient pas.

À la fin des six semaines, les participants ont subi des examens pour voir les effets de leur pratique sur le nerf vague, un nerf cérébral responsable de la stimulation du système nerveux parasympathique pour la régulation de la digestion et le maintien d’une bonne santé cardiovasculaire. Une amélioration du tonus vagal a été observée chez les participants. Ils ont déclaré avoir eu une augmentation des sentiments positifs.

Avec de la pratique, exprimer de la bonté devient plus facile. Elisha Goldstein explique qu’en faisant de bonnes actions envers les autres, nos habitudes mentales de rigidité et de négativité diminuent.

Voulez-vous vivre ce changement et être en mesure de faire de devenir bon non seulement envers vous-mêmes mais aussi envers les autres ? Par ici, suivez le guide…

Cultiver la bonté

Ajustez vos réponses automatiques

Le stress déclenche en nous des réactions désobligeantes. Lorsque nous leur cédons, en maudissant un chauffard sur la route, en bousculant nos enfants, en criant, et en nous disputant avec notre entourage, nous finissons par nous sentir encore plus mal qu’au départ et notre stress s’amplifie davantage parce que nous culpabilisons. Pour fuir ces cercles vicieux, nous cherchons le réconfort là où nous pouvons le trouver : la suralimentation, l’alcool, le tabac, le chocolat… Nous nous réfugions dans nos smartphones pour nous distraire.

Il est possible de formater ces réponses automatiques et d’installer de nouvelles habitudes mentales. Elisha Goldstein nous explique ainsi que le cerveau possède cette merveilleuse faculté de se mettre sur pilote automatique et d’exécuter les actions en fonctions des habitudes prises par la personne. Quand on a conscience de vouloir devenir plus gentil, on entreprend certaines pratiques qui nous permettent d’installer progressivement davantage d’amabilité.

C’est ainsi que vous reprogrammer les zones responsables de la bonté, de l’empathie, de l’altruisme… Lorsque vous éprouvez de l’irritation, essayez de rediriger votre esprit. Ne tentez pas de faire preuve de gentillesse, dans l’immédiat. Au lieu de cela, bougez si vous le pouvez, sinon, respirez. Concentrez-vous quelques secondes sur l’air que vous inspirez, retenez votre souffle et expirez lentement, en pensant toujours uniquement à ce mouvement respiratoire. Réalisez que tout ce dont vous avez besoin est de vous sentir mieux, jusqu’à vous sentir bien.

Ne vous en prenez pas à vos enfants, s’ils vous enquiquinent un peu, ne fulminez pas en route, même si vous êtes un peu en retard. Ne gaspillez pas votre temps avec vos émotions négatives. Ce temps là, c’est votre vie. Essayez de ne pas vous laisser envahir par ces émotions négatives et vous aurez réussi à franchir la première étape du changement de votre état d’esprit. Vous pouvez à partir d’ici, commencer à installer de nouvelles habitudes. Celles qui vous permettront de devenir une meilleure personne.

Placez votre main sur votre cœur

Cette méthode est tellement simple qu’on a du mal à croire qu’elle puisse être vraie. Placer la main sur le cœur engendre, avec une incroyable efficacité, un sentiment de compassion et d’empathie. C’est ce qu’affirme Kristin Neff, titulaire d’un Phd et professeur de développement humain, de culture et d’apprentissage des sciences à l’Université du Texas et auteure du livre L’auto-compassion : Une méthode pour se libérer des pensées et des émotions qui nous font mal. En fait, il se trouve que nous soyons, physiologiquement, programmés à reconnaître ce geste comme appartenant à l’auto-apaisement.

« Au début, cette pratique peut sembler bizarre. Mais notre système mammifère réagit immédiatement à ce simple contact. Vous commencez à employer un ton plus chaleureux, plus doux, envers vous-même et les autres. »

Admet Kristin Neff.

Déplacez votre attention sur ce qui fonctionne

Essayez, autant que possible de cultiver un sentiment de satisfaction. Nous traversons tous des périodes plus difficiles que d’autres : nous avons nos doutes, nos peurs, craignons de ne pas être aimés à notre juste valeur ou de ne pas être aimés du tout, nous pensons mériter un meilleur traitement, plus de respect, un meilleur salaire… Peu importe le problème.

Prenez un peu de recul et pensez à quelques aspects positifs de votre vie. Parfois, on peut faire de bonté, simplement en s’arrêtant un moment et en prenant conscience de ce qu’on a, ce qu’on possède. Éprouver de la gratitude parce qu’on est en bonne santé, et qu’on est aimé constitue un premier pas. Nous pouvons sans grand effort aller plus loin et penser aux bénédictions de la vie, dont nous disposons et auxquelles nous ne prêtons pourtant pas attention : des vêtements chauds pour l’hiver, l’air conditionné l’été, l’eau potable tous les jours et même la capacité de lire ces mots.

Souvenez-vous de la différence entre obligations et opportunités

« Nous sommes tellement pris par nos obligations, que nous en arrivons à traiter les gens comme des obstacles qui se dressent sur nos chemins ou comme moyen pour arriver à un but »

Fredrickson

Pourtant communiquer et interagir avec un autre individu est une expérience à chérir, à partager et au cours de laquelle des liens peuvent se mettre en place.

Être capable de vivre chaque moment doucement et donner à chaque moment son temps d’être vécu peut avoir des effets profonds et indéniables.

En effet, au lieu de penser à l’événement ou celui qui suit il serait meilleur de vivre le moment et d’être réellement présent et prêt à l’écoute. Cet engagement de soi envers autrui est vu de manière positive. Les gens qui nous entourent voient et ressentent la différence et vous seront reconnaissants pour votre attention et votre temps. Cela conduit l’autre à faire de même pour vous.

« Quand nous sommes réellement présent, nous inspirons d’autres personnes à faire de même pour nous. “

ajoute Goldstein

Respectez ceux que vous aidez

Aider autrui est un acte noble, mais la manière avec laquelle vous faites l’action est ce qui importe. L’acte est en effet magnanime et généreux mais il peut vite se transformer en acte de charité nous mettant dans une relation verticale avec l’autre.

« L’humilité est l’ingrédient clé pour la bonté. Si vous faites une action charitable en vous imaginant meilleur, alors il vaudrait mieux que vous ne fassiez rien. »

Agissez et traitez les autres comme vos semblables, vos égaux… Ne vous montrez pas supérieure à eux, simplement parce que vous êtes en mesure de faire pour eux, des choses qu’ils ont été dans l’incapacité de faire pour eux-mêmes. N’oubliez pas que dans le cours de l’action, vous ne faites pas que donner, vous recevez également, simultanément. Pensez, ne serait-ce qu’à la chance que vous avez de pouvoir porter secours à une personne qui en aurait besoin.


Lire aussi: Ho’oponopono une pratique à adopter


Commencez chez vous

Différentes études montrent que nous sommes plus enclin à être agréables avec les étrangers qu’avec les personnes qui partagent notre quotidien. Il serait donc agréable pour les personnes qui vivent avec nous, de pouvoir profiter de notre facette la plus joyeuses. Nous pourrions leur témoigner de la bonté, autant qu’aux autres. Ils la méritent tout autant. Même s’ils ont plus de chance de nous énerver, de nous ennuyer, de nous rudoyer. Si l’on parvient à relever ce défi, alors cela signifie vraiment que nous sommes entrain d’évoluer.

Souvenez-vous : la bonté est une pratique et non pas un projet

Faire preuve de bonté est une quête où les défis sont inévitables. Il y aura toujours quelqu’un pour vous énerver en pleine circulation. De même, il y aura toujours des potins, des gens pour médire. Il y aura toujours de la méchanceté. Il n’y a rien à y faire et ce n’est pas grave. Donc, il est préférable de vous imaginer entrain de mener un projet ludique. Vous êtes en train d’essayer de vous reprogrammer, de devenir une meilleure version de vous-même. Cela demande une certaine souplesse de votre part.

Si vous voyez que vous devenez trop nerveuse, c’est que vous serez sur le mauvais chemin. Arrêtez-vous un peu, refaites le point sur votre vie et prenez une voie différente. La bonté n’est pas un accomplissement. C’est un chemin qu’on emprunte, c’est en cela que c’est une pratique. La bonté n’est pas une destination, c’est une route. Vous ne pourrez jamais parvenir à LA Bonté, qui est une idée, un idéal. Vous pouvez faire preuve de bonté et espérez pouvoir être à même d’en faire davantage.

La bonté si vous voulez est un éternel recommencement. Elle nous rappelle notre condition humaine et nous ramène à notre petite dimension. Nous sommes bien peu de choses…


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