Pays voisin de la Tunisie en Afrique du nord, l’Algérie est l’escale du moment dans la Sultane. Un tour d’horizon des lieux incontournables s’impose afin de souligner la beauté de cette terre de sel et de miel.
Tlemcen
Non loin de la mer Méditerranée au nord-ouest de l’Algérie (à environ 40 km) cette ville réputée pour son brassage de cultures du à ses différentes influences berbère, arabe, hispano-mauresque, turque et française, Tlemcen possède un paysage envoûtant où se mêlent vergers, oliveraies, jardins potagers et vignobles. Véritable centre religieux, culturel, intellectuel et architectural important, elle était à l’époque islamique, l’une des cités du Maghreb les plus propices à la création et à l’épanouissement. Située au carrefour des routes qui mènent du Maroc à l’Algérie et de la mer Méditerranée au Sahara, Tlemcen joue un rôle commercial important. Elle a également maintenu les coutumes, les fêtes religieuses et, en général, toutes les cérémonies publiques et privées dans leur cadre ancien. Ainsi, Yennayer, la fête du jour de l’an berbère héritée de l’époque préislamique, y est toujours célébrée. La scène culturelle est animée par ses bibliothèques, ses centres culturels, son musée, ses théâtres et ses associations. La cité a accueilli en 2011 l’événement « Tlemcen, capitale de la culture islamique».
À voir absolument
Le musée de Tlemcen qui est situé dans l’ancienne Médersa de la ville inaugurée en 1905 et dont l’architecture s’inspire de l’art musulman. Il comporte des collections d’archéologie musulmane, d’antiquités constituées essentiellement de pierres tombales romaines de Pomaria (Tlemcen), Altava (Ouled Mimoun) et Numerus Sirurum (Maghnia) et d’objets préhistoriques provenant principalement de la région mais aussi de certaines villes du sud du pays comme Tindouf et Adrar.
Les Mosquées de Tlemcen, sont un véritable chef d’oeuvre en matière d’architecture. La mosquée de Tlemcen a été construite en 1136. L’ornementation de son mihrab rappelle celle de la Grande Mosquée de Cordoue. La salle de prière de la mosquée, construite vers 1082, reçoit en 1136 des embellissements révélant l’influence andalouse.
La mosquée Sidi Boumediene, située dans la médina d’El Eubbad, un piton rocheux dominant la plaine de Tlemcen, est édifiée par le sultan mérinide Abou El Hassan appelé « Sultan Noir » au XIVe siècle. Elle fait partie d’un complexe qui comprend également une médersa jouxtant la koubba où est inhumé Abou Madyane. La mosquée de Sidi Bellahsen, un petit sanctuaire édifié par le sultan abdelwadide Othman en 1296, abrite le musée de la ville.
Le tombeau de la Sultane, appelé ainsi parce qu’on y a retrouvé l’épitaphe d’une princesse (descendante de Yaghmoracen) morte en 1412 et celle d’une femme de sang royal, est une kouba construite en briques sur un plan octogonal.
Le plateau de Lalla Setti est équipé d’aires de jeux et de détente qui domine la ville et offre un panorama sur la cité et ses alentours.
Le tombeau du rabbin Ephraim Encaoua est un lieu de pèlerinage pour la communauté juive de Tlemcen.
Les cascades constituent un lieu de promenade et de baignade pour les Tlemcéniens avec « Le Gouffre » (El Ourit), nom de l’oued Mefrouch lors de sa chute en bassins successifs vers l’oued Safsaf.
Les grottes de Aïn Fezza sont trois salles souterraines garnies de stalactites et stalagmites.
Les mariages Tlemceniens
À Tlemcen, les anciens attachaient beaucoup d’importance au lien unissant deux familles à l’occasion d’un mariage. S’il durait quatorze jours dans le passé, soit sept jours de préparatifs et sept jours pour les cérémonies de mariage, il ne dure plus que trois jours. Le premier est consacré à la soirée des fiançailles, cérémonie qui officialise l’union à travers la bague et la hana (corbeille remplie de friandises disposées sur des feuilles de henné). Le second s’articule autour de la cérémonie de mariage elle-même. Les amis et la famille du mari forment un cortège pour amener la mariée et la « sortir » de chez elle. Le cortège se fait à dos de cheval, généralement blanc pour le marié qui porte un burnous de la même couleur, tandis que la mariée est habillé d’une chedda, enveloppé d’un haïk, symbole de pudeur et de noblesse. La fête du mariage se déroule dans la soirée, avec un dîner et différents gâteaux traditionnels préparés pour l’occasion et accompagnés du son de la musique andalouse et du houzi jouée par un orchestre. Le troisième jour, au lendemain du mariage, un déjeuner est préparé en honneur de la belle-famille.
Oran
Deuxième ville d’Algérie, cette ville portuaire, située au nord-ouest, a été fondée en 902 par les Andalous et connaît une succession de dynasties arabo-berbères. Pendant la colonisation française, elle connait un développement rapide, et devient le principal centre financier, commercial et industriel d’Algérie. Appelée le petit Paris, la ville d’Oran est dotée d’un paysage magnifique. Les alentours de la ville sont plantés en pin d’Alep sur une surface de 668 hectares. On y rencontre également des figuiers de Barbarie et des agaves notamment aux abords immédiats du fort de Santa Cruz.
À visiter
– Le quartier historique par excellence est Sidi El Houari que l’on appelle aussi « les bas quartiers ». Il est considéré comme « le vieil Oran » et recèle à ce jour l’empreinte des diverses occupations qu’a connues la ville : espagnole, ottomane et française. On y trouve des fortifications espagnoles du XVIe siècle, la mosquée du Pacha du XVIIIe siècle. Cadi Boulahbal, le saint patron de la ville, y est enterré dans un mausolée (Goubba) édifié en 1793 par le Bey ottoman surnommé « le borgne » qui y a également fait construire son palais. Enfin, on peut y voir l’ancienne préfecture française du XIXe siècle boulevard Stalingrad.
– L’Hôtel de ville, avec les deux lions symboles de la ville depuis 1888 et œuvre du sculpteur français Auguste Cain. Le théâtre, ou opéra municipal.
– Le petit théatre d’Oran est un petit théâtre, situé sur la place de l’Hôtel de Ville, et dont la façade s’orne d’un balcon à colonnade, surmonté de deux petits dômes en forme de clocheton et un groupe statuaire représentant des allégories de la musique, de la déclamation, du drame et de la comédie. Il remplace depuis 1907 l’antique et pittoresque « casino Bastrana » qui servait de théâtre à la ville d’Oran. Les statues allégoriques ainsi qu’une gracieuse statue de « Source » ornant le promenoir du théâtre, sont l’œuvre de Louis Fulconis, grand prix de Rome, né à Alger en 1851, et mort à Oran en 1913.
– La promenade de Létang est un ensemble de jardins en terrasse au pied du Château neuf. Les jardins sont plantés d’espèces variées et dominent la mer. La promenade est nommée d’après le Général Georges de Létang en 1837 qui initia sa construction. Elle fut classée monument historique en 1932.
– L’Aïdour est un lieu privilégié de ballades pour les Oranais. Ils peuvent y découvrir le fort et la chapelle de Santa Cruz, domine la mer et la ville dans une végétation méditerranéenne, notamment des pins d’Alep, des figuiers de Barbarie et des agaves. L’accès se fait par la route, par des sentiers ou par téléphérique.
Légende autour d’Oran
Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Houraria. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :
« On raconte qu’un jeune homme, Djaffar fils du vizir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu’il aimait. S’ensuit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, en fin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s’appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous. »
« Rien n’est plus beau, rien n’est plus significatif pour celui qui aime du même amour l’Afrique et la mer Méditerranée que de contempler leur union du haut de Santa Cruz…Ce tas de monnaies blanches jetées au hasard, c’est Oran ; cette tache d’encre violette c’est la Méditerranée ; cette poussière d’or sur un miroir d’argent, c’est le sel de la plaine à travers le soleil ». Oran n’a pas perdu de son charme, depuis l’époque où Jean Grenier a couché ces mots sur du papier.
Alger
Située au bord de la mer Méditerranée, la ville donne son nom à la wilaya dont elle est le chef-lieu. La ville d’Alger est en fait constituée de plusieurs communes. Ville très marquée par la colonisation française encore aujourd’hui, les quartiers d’Alger ressemblent à des quartiers parisiens, dignes des travaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardin, église, mairie, école). Les anciennes somptueuses villas ottomanes qui ont été réquisitionnées durant cette période révolue en portent encore les marques.
Se situer à Alger
Quartier de Bab el Oued
La Casbah (de al Qasbah, « la Citadelle »), 1er Arrondissement d’Alger : surnommée Al-Djazaïr al Mahroussa « Alger la Bien Gardée », elle est fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C’est une petite bourgade qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la partie Haute et la partie Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées du XVIIe siècle ; mosquée Ketchaoua (bâtie en 1794 par le Dey Baba Hassan) flanquée de deux minarets, mosquée el Djedid (1660, à l’époque de la régence Turque) avec sa grande coupole ovoïde terminée en pointe et ses quatre coupolettes, mosquée El Kébir (la plus ancienne des mosquées, elle fut construite par l’almoravide Youssef Ibn Tachfin et plus tard reconstruite en 1794), mosquée Ali Betchnin (Raïs, 1623), Dar Aziza, palais de la Jénina. La Casbah, c’est aussi des labyrinthes de ruelles et de maisons pittoresques ; et si l’on s’y perd, il suffit de redescendre vers la mer pour se repositionner.
Alger-Centre
La rue Mourad Didouche est située dans le 3e arrondissement d’Alger. Elle s’étend de la Grande Poste jusqu’au palais du Peuple. Elle traverse notamment la place Audin, La faculté d’Alger, le Sacré-Cœur et le parc de La Liberté. Elle est bordée de magasins et de restaurants chics sur une grande partie de sa longueur.
Front de mer
À partir de 1840, les architectes Pierre-Auguste Guiauchin et Charles Frédéric Chassériau installèrent de nouvelles constructions en dehors de la Casbah, hôtel de ville, palais de justice, bâtiments, théâtre, palais du Gouverneur, casino… pour former une élégante promenade bordée d’arcades qui est désormais le boulevard Che Guevara.
– Belouizdad est un quartier populaire situé à l’Est, traversé par la rue Mohamed Belouizdad. L’écrivain Albert Camus y vécut une partie de sa jeunesse.
– Birkhadem est une commune située dans la proche banlieue Sud d’Alger, elle est située à environ à 10 km au sud du centre-ville d’Alger, La commune de Birkhadem est traversée par la rocade Alger-Blida. Elle dispose d’une gare ferroviaire à Ain Naadja ainsi qu’une gare routière, elle comporte plusieurs établissements scolaires : des écoles primaires, des collèges et deux lycées, elle dispose aussi d’une bibliothèque municipale réservée principalement aux étudiants.
– Kouba est une ancienne bourgade qui a été phagocytée par l’expansion de la ville d’Alger. De bourgade, Kouba s’est rapidement développée sous l’ère coloniale française puis plus encore à la faveur de la formidable explosion démographique qu’Alger a connue après l’indépendance de l’Algérie en 1962. Au début du XXIe siècle, c’est un quartier d’Alger à part entière, constitué principalement de maisons, de villas et d’immeubles ne dépassant pas les cinq étages.
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