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Jihene Baccar : Pionnière de la médecine esthétique en Tunisie

Jihene Baccar est l’une de ces femmes tunisiennes que l’on aime rencontrer et devant laquelle nous nous exclamons forcément : « Ah ! nous voici en présence d’une digne héritière de Didon. »

Maman de deux grands enfants, médecin esthétique depuis plus de 15 ans, elle gère sa vie personnelle avec la même rigueur que sa vie professionnelle. Son parcours témoigne d’une détermination exemplaire et d’une vision claire de ses objectifs.

L’héritage familial : des valeurs fondatrices

Un père visionnaire, une mère organisatrice

Alors qu’elle se définit comme étant un pur produit de l’éducation tunisienne, Jihene Baccar nous explique qu’elle doit tout à son papa qui l’a toujours soutenue. En effet, avec ses frères et sœurs, il les a encouragés à étudier et exceller dans leur formation. Par ailleurs, elle rend hommage à sa maman : intransigeante au niveau de l’organisation.

« Maman ne pouvait pas concevoir que l’on aille à l’école sans avoir rangé son lit avant de sortir, ou que quelqu’un arrange notre paperasse pour nous, sous prétexte que nous étions occupés avec nos cours. Cela nous a obligés dans notre fratrie à devoir nous organiser et à assumer nos responsabilités. Bien entendu, nos parents étaient toujours présents pour nous encadrer et nous guider. D’ailleurs, j’ai essayé de transmettre les mêmes valeurs à mes enfants. Dieu merci, j’ai réussi. »

Le choix de l’indépendance

Le soutien inconditionnel de ses parents lui permet de poursuivre ses études de spécialité au collège national de médecine esthétique de Paris. Cependant, elle était alors mariée et maman de deux petits enfants. Son père lui avait initialement suggéré d’intégrer un des postes de santé publique alors vacants. Cette option lui permettrait de concilier sans la moindre difficulté sa vie professionnelle et sa vie privée.

Néanmoins, Jihene savait ce qu’elle voulait faire. Surtout, elle savait ce dont elle ne voulait plus : « Je voulais exister par moi-même. »

Les débuts de la médecine esthétique en Tunisie

Une pionnière courageuse

Sa famille la soutient, car la jeune maman qu’elle était a sacrifié une vie confortable pour poursuivre ses études. En outre, elle s’engage dans une spécialité dont l’exercice commence à peine en Tunisie. Jihene Baccar fait d’ailleurs partie des pionnières de cette discipline. À 31 ans, elle ouvre son cabinet.

Comprendre les besoins des patients

« Il faut comprendre que les patients qui nous consultent ne sont pas malades. Néanmoins, ils éprouvent un besoin incontestable de se sentir mieux. Ainsi, certaines personnes trouvent qu’il existe un décalage entre ce qu’elles sont et l’apparence qu’elles ont. La fatigue, la cigarette, le stress peuvent également altérer l’image que l’on voudrait avoir de soi. »

Jihene identifie différentes sortes de demandes : rajeunissement (anti-aging), effet bonne mine, coup d’éclat. « On essaie d’intervenir sans que cela ne soit trop visible, car il faut veiller à ne pas changer les expressions du visage, les traits de la personne ou son identité. Sans parler des cas pathologiques (brûlures, cicatrices, becs de lièvre) là, c’est autre chose. »

L’art de la communication médicale

Parfois, des patients viennent avec des photos de célébrités et demandent à avoir les mêmes traits. « C’est alors au médecin d’expliquer la faisabilité ou non de l’opération tout en veillant à ne pas heurter la sensibilité des gens. »

Par conséquent, il faut être très compréhensif car chaque demande reflète un besoin qui cache souvent quelque chose dont il ne faut pas rire. « Une tristesse, une déception, un problème avec son image personnelle, des soucis familiaux ou personnels. On ne s’accepte plus, on ne s’aime plus lorsqu’on a un problème avec son identité. »

Des demandes raisonnables et un accompagnement bienveillant

« Il y a également des demandes très raisonnables où la personne souhaite simplement améliorer certains traits. Il faut savoir qu’à partir du moment où la personne fait les choses pour elle, le médecin va l’orienter pour la faisabilité de sa demande. La personne sait ce qu’elle veut. Notre rôle consiste à l’orienter, à la conseiller. »

L’approche de Jihene révèle une dimension profondément humaine : « Il faut être très généreux du cœur, prêt à écouter et réconforter. Parfois c’est le plus important car la violence psychologique, très présente en Tunisie, est souvent derrière les demandes faites par des femmes rabaissées, humiliées par le regard des hommes. »

L’excellence par la formation continue

Une passion pour l’innovation

Docteur Jihene Baccar, qui n’aime pas l’oisiveté, se passionne pour son art. Par ailleurs, elle enchaîne les séminaires et les congrès pour être à la pointe de sa discipline, en évolution permanente. Mésothérapie, stylo injecteur, skin booster et PRP sont autant de nouvelles pratiques que notre médecin maîtrise à la perfection.

Un engagement pour l’avenir de la discipline

« La vie est un combat, nous dit-elle, et il n’y a pas de hasard. Aujourd’hui, je suis ici, mais je milite pour que mon métier me survive. Je voudrais que les médecins pionniers posent les bases d’une discipline avec des personnes intègres et honnêtes. »

Cette vision prospective témoigne de sa responsabilité professionnelle : « C’est très important pour l’image de la médecine esthétique : s’assurer que ce que nous faisons ne disparaît pas. »

Une femme inspirante

Jihene Baccar incarne cette génération de femmes tunisiennes qui ont su concilier ambitions professionnelles et responsabilités familiales. Son parcours démontre qu’avec de la détermination et des valeurs solides, il est possible de devenir pionnière dans son domaine tout en restant fidèle à ses principes.

Son approche humaniste de la médecine esthétique, alliant excellence technique et bienveillance, fait d’elle un modèle pour les nouvelles générations de praticiens. En définitive, elle prouve que le succès professionnel trouve son sens le plus profond dans le service rendu aux autres.


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Article paru dans La Sultane #39