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Chacune d’entre nous est une femme unique qui se différencie par sa personnalité, son caractère, son attitude et son approche qu’elle a vis-à-vis des situations et des autres individus. Selon sa façon d’être, son comportement dans son environnement immédiat sera différent. Son interaction avec les autres changera selon le type d’individu qu’elle a en face d’elle et selon la visée de son échange. Ainsi selon qu’il s’agisse d’un rapport professionnel, amical ou familial, un certain profil sera mis en avant. Et comme pour les exemples précédents, en situation de séduction, chaque femme aura certain type de profil.

Robert Greene a mis en avant dans son livre The Art of seduction, l’existence de profils des séductrices qui pourraient sommeiller en chaque femme. Nous allons commencer par le plus ancien et le plus évident. Celui de la sirène.

Qui est-elle ?

Les hommes se sentent souvent opprimés par le rôle qu’ils doivent jouer dans la vie : ils doivent se montrer responsables, rationnels, maîtrisant leurs états d’âme pour ne pas donner une impression de faiblesse… Alors, la sirène constitue pour lui la figure supprime de son fantasme ultime. Comment cela ? Tout simplement parce qu’elle le libère des limitations de la vie. Sa présence, qui est toujours chargée sexuellement, le transporte dans un monde de pur plaisir, parce qu’elle accepte de projeter cette image sans timidité.

La théâtralité de la sirène: Cléopâtre

En 48 av-J.C. Ptolémée XIV d’Egypte a exilé son épouse, Cléopâtre. Il avait sécurisé les frontières pour empêcher son retour et se mit à gouverner tout seul. Plus tard, cette année là, Jules César arrivait en Alexandrie, pour s’assurer qu’en dépit de toute l’agitation qui y régnait, l’Egypte demeurerait fidèle à Rome. Un soir qu’il était en réunion avec ses généraux, un garde l’informe qu’un marchand grec attendait avec un grand et précieux cadeau. César le fit entrer.

Le marchand portait sur ses épaules un large tapis enroulé. Il le défit pour l’exhiber et ce faisant la jeune Cléopâtre apparut, sous le regard émerveillé du romain. Tous les hommes présents furent dès lors fascinés par son audace, sa mise en scène et sa beauté. Selon l’écrivain romain Dio Cassius : « Cléopâtre était dans la fleur de l’âge. Sa voix mélodieuse envoutait quiconque l’entendait. Elle avait un tel charme et son discours était si captivant que tout le monde tombait dans ses filets. Dès qu’il posa les yeux sur elle, César fût captivé. Et lorsqu’elle ouvra la bouche pour parler, il était perdu. »

Cléopatre

Le soir même, Cléopâtre devint son amante et très vite elle devint sa favorite, évinçant facilement toutes ses rivales. Évidemment, César avait connu plusieurs femmes, et elles étaient nombreuses à vouloir le garder. Mais il se lassait assez rapidement et en changeait très fréquemment. Jusqu’à Cléopâtre, à laquelle rien ne l’avait jamais préparé. Un soir, elle lui dirait comment tous les deux rendraient à la ville d’Alexandrie sa gloire passée. Un autre soir, elle se déguiserait en Isis entourée par une cour opulente. De jour, elle conduisait une expédition, au bord d’un bateau majestueux, sur le Nil et lui racontait le secret des pyramides.


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Elle incarnait l’exotisme égyptien et ne cessait jamais de le surprendre. Sa vie avec elle était un jeu souvent aussi subtil que l’art de la guerre, et lorsqu’il se croyait assuré de son amour, elle se détournait de lui, devenait de marbre ou encore se mettrait en colère. Il devrait alors reconquérir ses faveurs pour l’apaiser. Et César de trouver des prétextes pour rester auprès d’elle, malgré tous les troubles que son éloignement causait à l’empire.

Lorsque César fût assassiné en 44 av- J.C. un triumvirat composé de 3 dirigeants lui succéda. Marc-Antoine en fera partie. C’était un soldat talentueux qui se prenait un peu pour le disciple de Dionysos. Lorsqu’il se rendit quelques années plus tard en Syrie, Cléopâtre l’invita à lui rendre visite dans la ville égyptienne de Tarse. Là, elle le fit longuement attendre et finalement lorsqu’elle se montra, elle le surprit et lui fit tourner la tête. Elle vint à sa rencontre à bord d’une barque d’or avec des voiles pourpres. Les rameurs étaient accompagnés de musique éthérée, jouée par de belles jeunes filles déguisées en nymphes et autres figures mythologiques. Cléopâtre, quant à elle, était assise sur le pont, habillée en Aphrodite entourée de chérubins. Partout on scandait son nom et Marc Antoine ne lui était pas insensible.

Il décida alors de la dompter, de la soumettre. Mal lui en prit, car, comme César avant lui, il décida de passer plus de temps en sa compagnie et finit par succomber à son charme exotique. Pour le faire revenir à la raison, Octave un autre membre du triumvirat arrangea une union avec Octavia, l’une des plus belles femmes de Rome et qui, pour bien faire, se trouve aussi être sa sœur. Elle était non seulement très agréable à regarder, mais en plus, elle avait une bonne réputation pour sa vertu et sa bonté. Trois ans plus tard, Marc Antoine ne tenait plus en place et finit par rejoindre, sans plus jamais la quitter, Cléopâtre, celle dont on voulait coûte que coûte le séparer.

Kleopatra-VII.-Altes-Museum-Berlin1

Très peu d’images nous sont parvenues d’elle. De nombreux écrits la décrivent. On dit que son visage était long et mince, avec un nez plutôt pointu et des yeux grands et fascinants. Son pouvoir de séduction ne résidait donc pas dans son apparence, somme plutôt quelconque. C’était plutôt sa capacité à captiver, à envoûter un homme. Elle était en mesure de se métamorphoser et était constamment pleine de surprises. D’un jour à l’autre, ses vêtements, sa coiffure, son maquillage changeaient. Elle veillait, en permanence à incarner l’image d’une déesse. On a aussi beaucoup écrit sur sa voix mélodieuse et enivrante. Ses mots pouvaient être d’une grande banalité. Et pourtant, quand elle parlait, presqu’en murmurant, tout l’auditoire se tairait. On ne se souviendrait pas de ses propos, mais on se souviendra avec certitude qu’elle prit la parole et qu’on l’écouta.

Avec Cléopâtre, on peut comprendre que la sirène ne se sert pas de sa beauté physique pour séduire, mais plutôt d’une théâtralité chargée de sensualité. La sirène excelle dans les mises en scène et laisse entrevoir son côté charnel. Les hommes étant particulièrement sensibles au côté visuel des choses, ne peuvent que succomber. La sirène réussit à incarner sans difficultés les fantasmes et même les stimuler.

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