La gratitude change tout, à commencer par nous-mêmes. Quand nous comptons nos bénédictions, nous les voyons se multiplier.
Selon le mystique allemand du 13ème siècle Meister Echkart : « Si vous ne deviez faire qu’une seule prière de votre vivant, faites que cette prière soit « merci ». Elle est plus que suffisante. »
La gratitude élève la pensée et modifie notre perception. Lorsque nous sommes reconnaissants, nous demeurons éveillés. Nous nous permettons de nous émerveiller. Nous devenons humbles. La gratitude nous aide à apprécier ce que nous avons et détourne notre attention de ce que nous n’avons pas.On pense souvent que la gratitude n’est possible qu’au moment où les choses se passent bien, dans les périodes de « grande fortune ».
En réalité, la reconnaissance est plus un état d’esprit et un mode de vie, puisqu’on peut exprimer sa gratitude même en cas de difficultés. Notre culture regorge d’exemples étayant cette manière d’être : en parlant d’une personne malade, nous aurions tendance à énumérer les faits et à accompagner nos propos d’une phrase remerciant Dieu. Nous dirons « hamdullah ». Certains y ont vu de la résignation, du fatalisme. Il aurait été plus sage d’y voir une philosophie de vie. Parfois même une pointe d’humeur teintée d’autodérision : « quand ça va mal, on peut toujours se consoler en pensant que ça aurait pu être pire »…
La Gratitude, selon différentes études
Plusieurs études neuroscientifiques affirment que la pratique de la gratitude au quotidien témoigne d’une bonne santé physique et relationnelle. Donner de sa personne, de son énergie, de son temps, après avoir reçu quelque chose, augmente notre résistance au stress et permet de réaliser que nous avons besoin des autres pour exister. Cela permet également de relativiser les choses, de prendre du recul par rapport à notre propre vécu.
Dire merci améliore la qualité de vie
D’après le professeur en psychologie de l’université de Californie, Robert Emmons, le simple fait de dire « merci » améliore considérablement la qualité de la vie. Il ne s’agit pas là d’énoncer le mot, en tant que formule de politesse, en réponse à un geste anodin (un morceau de pain qui nous est tendu à table ou une porte qu’on garde ouverte pour nous…). Il s’agit de penser ce mot, se l’approprier et le vivre.
La reconnaissance est bienfaisante
La reconnaissance que l’on exprime en toute conscience, en connaissance de cause et bienfaisante lorsqu’elle passe par deux étapes. Tout d’abord, il y a lieu de constater le bien reçu (qu’il s’agisse d’un bien matériel sous forme de cadeau par exemple ou immatériel comme c’est le cas avec un soutien moral). Il est aussi nécessaire de reconnaître son coût, c’est à dire l’effort qu’il a requis pour parvenir à nous. Deuxièmement, réaliser que ce bien se situe en dehors de nous même et que, pour l’obtenir, il a fallu une intervention extérieure à nous.
L’étude de Robert Emmons et Michael McCullough
Pour illustrer ses propos, Robert Emmons et son collègue Micheal McCullough mènent une expérience qui a duré dix semaines, sur un groupe de plusieurs centaines de personnes. Ils les ont divisés en trois sous-groupes et leur ont confié trois tâches différentes. Puis, ils ont demandé au premier d’entre eux, de tenir un journal de leurs expériences quotidiennes. Ils ont confié aux deuxièmes la mission de noter uniquement les expériences négatives. Et ils prié les troisième la tâche de dresser des listes des événements dont ils seraient reconnaissants.
Résultats de cette étude
À la fin de l’expérience, le dernier groupe affichait un état général le plus positif d’entre tous. Les personnes qui le constituaient étaient plus enthousiaste au quotidien et portaient un regard plus optimiste sur l’avenir. Elles avaient moins de problèmes de santé et un bon nombre d’entre elles s’était mis à pratiquer des activités physiques. En outre, leur niveau de stress avait considérablement chuté. Elles dormaient mieux, semblaient plus déterminées et avaient de meilleures performances au travail. Les personnes qui prennent le temps de penser aux choses pour lesquelles elles éprouvent de la reconnaissance, vivent des émotions positives, prennent goût à la vie, apprécient le moment présent et éprouvent une plus grande bonté envers les autres.
Plus nous nous efforçons de noter les choses pour lesquelles on peut être reconnaissants, plus nous en trouvons. Plus nous exprimons de la gratitude envers les autres, plus nous en sommes appréciés. C’est le début d’un cercle vertueux qui s’attache à notre bien-être global et à la qualité des relations que nous entretenons avec les autres.
Un pas pour se rapprocher de l’autre, un bond en avant dans la spiritualité
Il y a dans la pratique de la gratitude, dans son expression, un pas fait en direction de l’autre. Une main tendue en retour d’un aide fournie ou d’un cadeau reçu. Cela nous ancre dans la conscience du besoin des uns les autres pour exister et bien vivre. Le regard que l’autre pose sur nous, nous valide dans nos existences et nous confère de la valeur. Pensez simplement aux fois où vous rendez service à quelqu’un et que cette personne ne vous remercie pas. L’ingratitude a cela de blessant en ce qu’elle renie le mal qu’on s’est donné. Ainsi, en exprimant sa gratitude, on accepte de s’inscrire dans la transmission. « Quand je donne, on me remercie et quand on me donne, je remercie. »
Exprimer sa gratitude
En exprimant notre gratitude, nous réalisons pleinement ce qui nous vient en dehors de nous. Nous constatons tout ce qui ne dépend pas de nos personnes. Ainsi, l’humilité vient remplacer la vanité. Exprimer sa reconnaissance est un moyen de reconnaître ses propres limites. « La gratitude est par définition antihéroïque. Elle ne dépend pas de mon talent, de ma force ou de mon originalité. Elle repose sur ma capacité à être “vulnérable”, c’est-à-dire à accepter de me faire aider et à être content de recevoir ce soutien. » , note Piero Ferrucci
Les qualités développées
Humilité, gentillesse, générosité sont quelques caractéristiques liées à la gratitude. Elles naissent d’elle et l’engendrent. Cela fait partie du cercle vertueux évoqué depuis le début. De ce fait, la gratitude, dans sa pratique et dans son expression; est au cœur de toutes les sagesses et des spiritualités. Puisqu’elle nous ancre dans le moment présent. On ne pleure pas un passé révolu. Il est ce qu’il est. Un épisode qui nous a donné et on se réjouit de ce qui a eu lieu, sans s’y attacher outre mesure.
Ne pas se soucier d’un futur incertain. On est ici et maintenant. On accepte les choses que l’on vit, les épreuves que l’on traverse et on pense à ce que l’on a, au lieu de penser à ce qui aurait pu être. C’est une réconciliation avec l’existence, une acceptation de tout ce qui est. La gratitude, dans son action, nous guérit de tous nos maux et de toutes nos peines. On cesse de penser à nos moyens limités, au temps qui nous échappe. On se défait de la colère qui nous habite ou de la solitude qui nous ronge.
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