L’enfant commence à faire la part des choses en regardant les expressions faciales de ses parents. Pour l’inciter à reproduire un comportement ou une action, il faudrait le cajoler, l’embrasser, lui sourire, lui caresser les cheveux, le prendre dans ses bras et l’encourager. Par contre, lorsqu’il fait une bêtise, il suffit de froncer les sourcils, de le regarder en manifestant sa colère ou sa désapprobation, de lui dire doucement mais fermement que ce qu’il a fait est mal. Répétez autant de fois que nécessaire pour que l’enfant fasse la différence entre les bonnes actions et les mauvaises.
L’enfant à moins de deux ans
L’enfant et la curiosité
Ne punissez pas un enfant qui a moins de deux ans parce qu’il ne comprend pas ce que vous lui reprochez. Il ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal.
À cet âge, l’enfant explore le monde qui l’entoure. Il est curieux de connaître les choses, de les comprendre. Il découvre les formes, les couleurs, le goût, le toucher. Il mettra les objets dans son oreille ou dans sa bouche pour comprendre ce que cela pourrait lui procurer comme sensation.
Cette curiosité peut l’amener à faire des choses dangereuses, comme de mettre dans sa bouche des fiches électriques, des couteaux ou des ciseaux. L’enfant n’est pas en mesure de réaliser à quel point ces objets peuvent lui faire mal. Il vous incombe à vous de les maintenir hors de sa portée. Ne le grondez pas. Ne lui criez pas dessus. Confisquez l’objet dangereux calmement pour ne pas éveiller sa curiosité plus qu’il ne faut. En même temps, essayez d’attirer son attention vers autre occupation. Il oubliera très vite l’intérêt qu’il portait à l’objet dangereux et son attention sera toute absorbée par ce que vous venez de lui remettre entre les mains.
Ne le laissez pas prendre le contrôle
Au mieux, votre enfant veut explorer et s’amuser. Au pire, il cherche à attirer votre attention. Ne le laissez pas prendre le contrôle. Lorsque l’enfant réalise qu’il est en mesure d’accaparer votre attention, soyez sûre qu’il en profitera. Il reproduira ses bêtises et cherchera à vous faire sienne. Ne le laissez pas mener le jeu. Si vous tombez dans le panneau, dès que vous cessez de lui accorder de l’attention, il vous punira en reproduisant indéfiniment le même type de bêtises. Si cela se produit, surtout gardez votre calme. Ce n’est pas évident. Vous êtes sur le point de craquer, mais ressaisissez-vous et ne vous mettez pas en colère. Grondez-le, sans crier. Froncez vos sourcils et gardez un vair sévère. L’enfant finira par faire la part des choses. Il comprendra les limites à ne pas dépasser. N’oubliez pas que vous êtes responsable de son apprentissage et de son éducation. L’enfant reproduit les choses par mimétisme. Il forge peu à peu sa personnalité en observant votre comportement. Permettez-lui de devenir une personne meilleure que vous.
Lire aussi: Comment Canaliser L’enfant Surexcité Par La Sophrologie ?
Les ABC d’une bonne éducation
À cet âge, l’enfant apprend à distinguer le bien du mal en regardant les expressions de votre visage et en entendant le ton de votre voix.
L’enfant mime son entourage. Les gros mots qu’il apprend, les grossièretés qu’il reproduit viennent de son environnement. Surveillez ce qui se dit devant lui et n’imaginez pas que son jeune âge l’empêche de comprendre ou d’enregistrer ce qui se passe autour de lui. Soyez vigilante. Si vous êtes laxiste sur ces points vous n’avez aucune excuse pour vous mettre en colère contre lui si vous le voyez mal se comporter ou dire des obscénités. Lorsque votre enfant se met à roter en public : vous ne le trouvez pas mimi, même s’il l’est. Ne riez pas, même si c’est drôle. Il aura du mal à comprendre deux à trois ans plus tard que vous le grondiez pour les mêmes raisons. Surtout si vous montrez de l’indulgence envers son cadet.
Lorsque l’enfant vous frappe au visage, tenez lui les mains fermement et empêchez le de recommencer. S’il vous frappe à nouveau, grondez-le et froncez les sourcils.
Lorsqu’il frappe un autre enfant de son âge, tenez fermement ses mains, parlez lui gentiment, dites lui que c’est mal, ensuite attirez son attention et essayez de lui trouver une autre distraction.
Évitez les réactions agressives et violentes pour ne pas inciter votre enfant à se rebeller : il cherchera à affirmer son caractère en reproduisant la même bêtise.
Si l’enfant réclame un bonbon que vous ne voulez pas lui donner, se met à pleureur lorsque vous l’empêchez de toucher à quelque chose qui l’intéresse, lorsqu’il fait des caprices, prenez-le dans vos bras, cajolez-le un peu, détournez son attention vers autre chose, mais surtout ne lui cédez pas. Sinon l’enfant apprendra à faire usage de la stratégie des cris et des pleurs pour faire de vous, son esclave ou sa prisonnière. L’enfant saura que cette méthode l’aide à obtenir ce qu’il désire et il en fera usage autant de fois que nécessaire.
Soyez souple. Laissez votre enfant tâter, toucher les bibelots décoratifs et colorés. Mais ne le laissez pas découvrir tout seul. Accompagnez-le. Parlez-lui. Expliquez-lui ce qu’il tient entre les mains, la fonction de l’objet, sa couleur. Autorisez-le à toucher et gardez l’œil ouvert pour l’empêcher de faire des bêtises malgré lui, comme de trébucher ou de casser les choses. Lorsque vous restez à côté de lui, l’enfant ne cherchera pas à explorer en votre absence.
Créez un coin pour la punition, mettez le au piquet ou asseyez-le sur la chaise à bêtise. L’enfant saura que si vous le confinez à ce coin en particulier, cela signifie qu’il a commis une bêtise.
Apprenez à votre enfant à avoir confiance en lui
Demandez-lui de vous apprendre quelque chose qu’il sait faire. Cela l’aidera à avoir confiance en lui.
Essayez d’accorder de l’importance à tout ce qu’il fait, tous ses accomplissements, tous ses efforts
Serrez votre enfant dans vos bras plusieurs fois par jour. Les câlins sont plus importants que vous ne l’imaginez. Vous secrétez tous les deux l’hormone de l’attachement, l’ocytocine, permettant ainsi de réduire son anxiété, de lui donner un sentiment de sécurité et de favoriser sa confiance en soi.
Jouez avec votre enfant et riez souvent avec lui. Consacrez-lui une demi-heure par jour et accordez-lui votre attention exclusive. Mettez de côté votre téléphone. Ne regardez pas la télévision. N’allez pas sur Facebook. Parlez avec lui, écoutez-le, racontez-lui une histoire.
Lorsque vous commettez une erreur devant lui, n’hésitez pas à admettre votre tort. Cela lui apprendra que personne n’est infaillible et vous l’initierez ainsi à l’humilité.
Apprenez à votre enfant à être responsable : demandez-lui de débarrasser sa table, de laver son assiette, de mettre ses vêtements sales dans le panier à linges, réservé à cet effet, de ramasser ses jouets, de ranger sa chambre ou son armoire…
Lorsque votre enfant aura acquis une aptitude quelconque, encouragez-le à être autonome. Exemple : si votre enfant a appris à se laver tout seul, évitez de lui faire prendre son bain. En revanche chronométrez-le. Ne le laissez pas perdre son temps.
Voyez ce qui intéresse votre enfant et encouragez-le. N’essayez pas de l’obliger à devenir quelqu’un qu’il n’est pas. Ne lui faites pas porter le poids de vos rêves oubliés. Laissez-le avoir les siens propres. Essayez, autant que possible, de l’aider à développer sa propre personnalité. Aimez votre enfant pour lui-même et non pour ce que vous voudriez qu’il soit. Évitez de le culpabiliser lorsque ses choix sont différents des vôtres.
Apprenez à votre enfant à s’exprimer. Encouragez-le à dire ce qu’il ressent et ce qu’il pense.
Les règles d’or d’Anton Makarenko
Selon Anton Makarenko, l’un des plus grands éducateurs de l’ex-URSS et du monde (au même titre que Maria Montessori selon l’UNESCO), il existe certaines règles à suivre pour réussir l’éducation de son enfant.
Votre propre comportement influence l’éducation de votre enfant
Ce n’est pas en parlant avec votre enfant que vous parviendrez à l’éduquer convenablement. Ou du moins pas uniquement. Si vous êtes dans l’optique « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » vous pouvez être sûre que votre enfant mimera vos actions sans obéir à vos paroles. En réalité, vous contribuez à l’éducation de vos enfants à chaque moment de votre vie. La manière avec laquelle vous parlez aux gens. Comment vous vous habillez. Comment vous vous comportez lorsque vous êtes heureuse ou lorsque vous êtes contrariée. Comment vous traitez vos amis et vos ennemis. Comment vous riez. À quel moment vous souriez. Ce que vous lisez. Tout cela influence votre enfant. Votre progéniture est consciente de vos changements d’humeur. Ils sont conscients de vos états d’âme, même lorsque vous imaginez qu’ils sont trop jeunes pour comprendre ou réaliser.
Chaque parent doit comprendre ce qu’il voit en son enfant
Soyez honnête envers vous-même et regardez les attentes que vous avez par rapport à votre enfant. Évitez de voir en lui le prolongement de votre personne, de votre couple ou de votre amour et accordez-lui la place qu’il mérite en tant qu’individu indépendant de vous.
Apprenez à connaître votre enfant
Où se trouve-t-il ? Avec qui est-il? Qui fréquente-il ? Vous devez lui accorder la liberté nécessaire à son autonomie. C’est ainsi qu’il commencera à se responsabiliser. Votre enfant a besoin d’être exposé à différentes mentalités, différentes personnes. Vous devez alors l’accompagner et l’aider à reconnaître le bon et le mauvais chez les personnes ou dans les situations. Ce processus naturel de l’apprentissage de la vie ne peut se faire correctement si vous le maintenez dans une tour d’ivoire.
Apprenez-lui à être organisé
Une bonne organisation permet de garder à l’œil les différents détails de la vie. Parce que c’est en soignant les petits détails qu’on accomplit de grandes choses. Une bonne éducation inculque une bonne gestion du temps et de l’espace.
Ne courez pas à la rescousse et ne le couvez pas trop
Votre enfant a besoin d’apprendre à surmonter les défis tout seul. Cela lui permettra de développer le sens de la débrouillardise et encouragera son esprit d’initiative. Évidemment s’il patauge, donnez-lui un petit coup de pouce. Mais ne faites pas les choses à sa place. Votre enfant a certes besoin de votre attention mais il a aussi besoin de votre confiance.
Ne monétisez jamais ses bons résultats
Lorsque votre enfant réussit une tâche, ne lui achetez pas de cadeaux. Ne lui donnez pas d’argent. Vous ferez de lui une personne matérialiste. Apprenez-lui à apprécier la réussite pour la réussite et non pour le gain qu’elle va engendrer. Apprenez-lui que votre approbation et votre reconnaissance de ses efforts fournis, sont une récompense suffisante. N’abusez pas non plus des louanges et évitez de trop en faire. En toutes choses, veillez à faire preuve de modération et de retenue.
Un enfant qui ne connaît pas sa propre valeur, ne sera pas capable d’amour
Aimez votre enfant. Respectez-le. C’est ainsi qu’il apprendra à s’apprécier lui-même et à avoir une bonne estime de soi.
Ne faites JAMAIS de votre enfant le centre de votre vie
C’est l’une des plus grandes injustices que votre amour pourra lui faire. L’enfant n’est pas en mesure de comprendre le sens de vos sacrifices. Mais à force de tout obtenir de vous, inconditionnellement, vous ferez de lui un grand égoïste qui n’aura aucun respect pour vous.
Par : N.J.M
Suivez-nous et abonnez-vous à notre contenu