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Comment accompagner le vaginisme par la Sophrologie ?

Par Fériel Berraies Sophrologue certifiée RNCP et Hypnothérapeute basée à Paris, spécialisée dans l’accompagnement des troubles de la sexualité

Phobie de la pénétration ou vaginisme : 12 à 17 % des femmes sont touchées par ce trouble

Le vaginisme se définit comme l’impossibilité, persistante et récurrente, chez une femme à avoir une pénétration vaginale quelle qu’elle soit (pénis, doigts, objets etc.)

Le vaginisme se manifeste par des spasmes involontaires des muscles péri-vaginaux perturbant la qualité des rapports sexuels. Ce trouble est révélateur en fait d’un réel mal être inconscient qui impose au corps, un réflexe de défense. La personne qui souffre de ce trouble, développe en réalité, une phobie de la pénétration.

12 à 17 % des femmes souffrent des troubles du vaginisme. La femme qui en souffre peut éprouver du désir sexuel et prendre du plaisir et connaitre l’orgasme (par stimulations du clitoris) mais elle ne pourra qu’entretenir une sexualité « extérieure »

soigner-vagisnismeSelon les femmes, l’intensité du vaginisme varie

Il est généralement total (aucune pénétration possible) mais certaines femmes parfois parviennent malgré de fortes douleurs, à obtenir un petit degré de pénétrabilité (introduction d’un doigts, utilisation d’un tampon, etc.) l’examen gynécologique reste cependant, difficile !

Quelles sont les causes ?

Le vaginisme est généralement primaire (c’est à dire qu’il a toujours existé) et il est d’origine psychologique.

La femme redoute de souffrir et stimule involontairement le réflexe de fermeture du vagin afin de se protéger. Rien d’organique en somme, ni de pathologique à l’horizon !

Sa peur d’avoir mal peut être fondée sur le souvenir de douleurs vécues lors de précédentes tentatives de pénétration ou être la conséquence de scénarios catastrophes imaginaires, construits sur des croyances fausses comme par ex « d’avoir des organes génitaux trop petits » d’être blessée voire attaquée par le pénis ou d’être « envahie » par l’ennemi.

Il y a trois types de vaginisme

–                Le primaire il a existé depuis toujours (une phobie)

–                Le secondaire suite à un trauma affectif (premier rapport sexuel douloureux, viol, rejet du partenaire etc.)

–                L’organique : déchirure ou épisiotomie après accouchement, infection gynécologique)

tabou-sexuel-vaginisme

Un tabou et une éducation religieuse stricte qui peut fausser l’idée du rapport jusqu’à le diaboliser

Cette peur irraisonnée de la pénétration peut aussi être confortée par une éducation religieuse stricte ou de préceptes éducatifs culpabilisants faisant que les plaisirs du corps sont de l’ordre de l’interdit et du tabou.

Dans tous les cas évoqués et quelle que soit la cause, la femme qui en est atteinte n’arrive pas à se laisser aller et en souffre. Elle a une peur immense de perdre le contrôle.

On observera cela dans certaines sociétés du Sud où la sexualité de la « fille ou de la jeune femme » est toujours empreinte d’un réel opprobre social.

Beaucoup de femmes de notre pays, de notre région, souffrent en silence du vaginisme et affrontent leur nuit de noce et leur vie conjugale avec grande souffrance physique et psychologique !

Si le vaginisme, par contre, apparait dans un second temps après une période sans trouble, il peut être la conséquence d’un traumatisme affectif (premier rapport sexuel douloureux, rejet du partenaire, viol etc.) mais il peut aussi être organique, consécutif à une épisiotomie ou déchirure, ou infection gynécologique.

Une douleur physique morale vécue dans le silence et la honte

Beaucoup de femmes choisissent le silence par peur du « qu’en dira-t-on » et d’être rejetée par la société, et leur conjoint. Elles culpabilisent de ne pas avoir une vie sexuelle normale, elles se disent «qu’elles ne sont pas normales, que leur conjoint finira par aller chercher ailleurs »

Angoissées elles entretiennent une mauvaise image d’elles-mêmes.

Mais quand le compte à rebours biologique commence à sonner et qu’il faut faire « des enfants » leur incapacité est encore plus mal vécue, une mésestime profonde s’installe « je ne suis pas normale » « je ne suis pas comme les autres, je ne fais pas mon devoir de femme » les reproches sur elles-mêmes sont encore plus sévères. Alors qu’au départ, il ne s’agissait que du « trouble de la pénétration » viendront s’enclencher ensuite « les troubles du désir » où là, la libido est mise ko par simple stratégie d’évitement de l’intimité.

Une spirale infernale qui s’installera sur la durée, car la diminution de la fréquence des rapports sexuels accentuera la peur et augmentera la souffrance. Elles sombrent alors progressivement, dans la dépression.

vaginisme

Pourquoi la Sophrologie marche par rapport au vaginisme ?

Thérapie brève, la Sophrologie propose un travail de mentalisation et de lâcher prise qui permet la maîtrise des peurs par le biais de la relaxation.

Le Protocole pour lutter contre le vaginisme est un protocole pour l’accompagnement de comportements pathologiques. Il aura pour objectif de l’accompagner afin de l’aider à retrouver un comportement sexuel adapté.

Pour cela, je vais procéder par un accompagnement en plusieurs étapes :

Le curatif d’urgence c’est à dire

–                L’aider à évacuer son angoisse

–                L’aider à gérer sa peur d’avoir mal

–                Et stimuler sa capacité à lâcher prise

Une fois ces étapes obtenues, j’ai réussi à installer durablement le calme chez elle, je vais alors travailler sur les capacités de ma patiente en vue de parvenir à une vie sexuelle épanouissante.

Pour se faire au cours de mon accompagnement, elle va expérimenter mentalement plusieurs phases 

D’abord la reconstruction de la confiance en elle, mais aussi dans son corps de femme « prête à accueillir » à vivre le plaisir mais aussi à donner « le plaisir » et cerise sur le gâteau : la vie.

Tout mon travail axé avec un objectif thérapeutique bien défini- et agréé au départ par ma patiente- va petit à petit l’aider à se projeter dans une situation (comme si c’était vrai) où elle vit des rapports sexuels non douloureux. Processus conforté par les autres étapes qu’elle aura réussi à atteindre, pour arriver à la clé de notre accompagnement : vivre sa sexualité et sa pénétration sans peur ni douleur.

Notabene : ce Protocole n’est possible que si la sophronisée est déjà en accompagnement avec un médecin et un psychiatre. Car le vaginisme est une phobie avant tout et reste solidement ancré!

La Sophrologie interviendra alors en tant que soin de support et/ou de complément, mais elle ne se substituera jamais aux traitements conventionnels, elle viendra accompagner en plus et permettre certes l’aboutissement vers l’objectif initial.

Il faut compter minimum 12 séances ou plus selon l’évolution du comportement, pour prendre en charge cette phobie.

N’hésitez pas à consulter votre spécialiste : médecin de famille, gynécologue et psychiatre qui vous orienteront vers le bon Sophrologue et thérapeute disponible dans votre région.

Lui écrire à [email protected]

Site web: www.feriel-berraies-therapeute.com

Fériel Berraies épouse Guigny donnera des ateliers de groupe sur Hammamet entre juillet et août 2017.