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Haifa Fodha est chirurgienne maxillo-faciale et esthétique, discipline dans laquelle elle s’est investie. Elle a déjà une vie bien remplie et intéressante à bien des égards. Elle est à la fois mère, épouse, chirurgienne, sportive et fan d’arts et d’humour. Elle est aussi une femme pleine de valeurs fortes: un modèle pour les générations les plus jeunes en mal d’inspiration.

Nous rencontrons Haifa chez elle où elle nous met tout de suite à l’aise et s’ouvre à nous sur sa profession, son enfance et son expérience.

Née à Mahdia et scolarisée dès l’âge de 4 ans et demi, elle sera précoce dans tout ce qu’elle fera. À 10 ans, elle commence le handball et remporte deux fois le championnat de Tunisie. Toujours soutenue par sa mère qui lui faisait confiance et qui disait d’elle: «elle peut faire les deux, réussir sa carrière sportive et ses études en même temps.»

Le handball permet à Haifa de développer le sens du partage, du travail d’équipe, et le respect des autres, ingrédients qui lui ont été essentiels dans sa formation et sa pratique de médecin. À 17 ans, son bac en poche, elle souhaite devenir pilote comme beaucoup de jeunes qui voient leurs rêves dans les nuages, mais son père, lui-même chirurgien, voit en elle un médecin en devenir et lui conseille une carrière médicale. Cinq ans à Monastir lui apportent une vie riche en contacts et en apprentissages. Le temps en externe à l’hôpital, lui permet de satisfaire sa curiosité et de développer une humilité alors qu’elle découvre l’étendue des connaissances qu’un bon médecin doit absorber et maîtriser.

Haifa Fodha nous confie…

« Dès mes premiers jours en bloc opératoire, j’ai compris que la chirurgie était faite pour moi. J’y ai fait la connaissance de professionnels de grande qualité qui m’ont montré la voie par l’exemple. J’ai essayé de prendre le meilleur de chacun d’entre eux en perpétuant leur amour pour notre science.

«À 22 ans, je commence mon internat, je rencontre mon mari et c’est là que je m’installe à Tunis. Je devais passer mon résidanat qui est l’une des épreuves les plus dures je pense dans la vie d’un médecin spécialiste. Cela exige beaucoup de préparation sur toutes les années précédentes. Je décroche finalement mon résidanat : la chirurgie maxillo-faciale et esthétique m’a paru apporter le meilleur compromis entre vies professionnelle et personnelle.

C’est l’une des deux spécialités qui permet aussi de pratiquer la chirurgie esthétique. Comme disait mon ancien chef, on ne peut pas faire de chirurgie esthétique si on ne connaît pas les bases de notre chirurgie réparatrice. Et puis voilà, j’ai commencé mon stage au service de chirurgie maxillo-faciale et esthétique de l’hôpital Charles Nicolle.

Je suis d’ailleurs infiniment reconnaissante envers toutes les équipes et les médecins qui m’y ont encadré, les paramédicaux, les infirmiers, les ouvriers… une véritable deuxième maison pour moi.

Haifa Fodha

Quatre ans de résidanat nous apprennent à être Humain, à gérer des situations complexes et à apporter le meilleur de soi à chaque instant. L’hôpital est un micro-système où on apprend la vie. » Pendant qu’elle poursuivait sa formation, elle a eu ses deux enfants: «Le fait d’avoir été jeune, d’avoir eu mes amis et ma famille pour me soutenir, m’a permis d’évoluer avec beaucoup de sérénité. »

Docteur Haifa Fodha

En 2011, à 29 ans, elle est reçue au concours de l’assistanat et prend ses fonctions en 2012. Haifa est alors confrontée à un choix difficile. Elle a tenté le concours d’équivalence en France et elle l’obtient: « je devais choisir entre rester en Tunisie ou partir à l’étranger… J’ai décidé de rester et je ne regrette pas ma décision.

«J’ai pris mon nouveau poste d’assistante à l’hôpital. J’avais de nouvelles responsabilités. J’encadrais des résidents, des externes. J’organisais déjà des congrès scientifiques et publiais mes recherches. J’ai intégré la société tunisienne de chirurgie esthétique cette même année-là pour être active dans la vie associative. Ce fut une autre découverte avec des professionnels de premier rang. On y organisait des cours pour les jeunes et les moins jeunes, des évènements, des congrès, etc.

«J’ai passé 4 magnifiques années à l’hôpital. Mais J’avais envie de m’installer en libre pratique, d’avoir mes propres challenges, de construire mon équipe comme il me semblait et d’approfondir ma pratique de chirurgien esthétique. J’ai donc commencé à pratiquer la chirurgie et la médecine esthétique, deux disciplines complémentaires l’une de l’autre. J’ai essayé de développer un savoir-faire large dans ma spécialité: traitements en médecine esthétique, chirurgie réparatrice et esthétique, greffe de cheveux…

En tant que chirurgiens esthétiques, nous devons expliquer notre activité, pour répondre aux demandes des patients et pour qu’ils puissent prendre des décisions informées. À ce titre, il est important de sensibiliser le public via les nouveaux médias en utilisant différents supports, mais aussi de présenter des cas qui leur permettent de mieux comprendre l’impact des soins que notre spécialité leur apporte.

C’est ainsi que j’ai commencé à produire un cycle de vidéos pédagogiques sur notre spécialité. J’y explique avec des termes simples, en tunisien, les procédés liés à nos actes, des détails pratiques, l’avant et l’après, les effets indésirables, les recommandations, les contre-indications, etc. J’essaye d’apporter des réponses simples aux questions et aux appréhensions de certains sur la médecine et la chirurgie esthétique. J’essaye aussi d’apporter ma contribution et de tempérer la sur-médiatisation des ratages ou des excès que notre spécialité connaît de temps en temps mais qui ne sont pas représentatives de la qualité et de l’excellence que la plupart de nos confrères produisent.

Il me paraît donc important de communiquer sur les cas courants et normaux qui constituent la très grande majorité des interventions que nous pratiquons. Enfin, récemment, j’ai aussi commencé à développer des relations avec des confrères étrangers. Cela m’a permis de comprendre que la formation de médecins en Tunisie est excellente et fait partie des meilleures dans le monde. Cela explique pourquoi notre savoir-faire s’exporte bien en Europe, en Afrique et maintenant en Amérique du Nord. »

Haifa est convaincue que pour réussir dans son métier, il faut persévérer, travailler dur et avec humilité, tout en étant convaincu que la confiance en soi et l’amour de l’autre constituent le socle du succès. «La médecine est un métier noble!» affirme-t-elle. C’est son credo et nous la croyons.



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Haifa Fodha a été en couverture de La Sultane #37