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La pin-up incarne une femme adoptant une pose séduisante dont l’image finit épinglée sur les murs. Cette pratique donne naissance au terme « pin-up girls » en anglais, d’où ces icônes tirent leur nom définitif.

Bien que le concept naisse au début du siècle sous l’appellation « Gibson girl », du nom de son créateur, la première utilisation attestée du terme « pin-up » remonte à 1941. Parallèlement, des pin-up boys créés par les dessinatrices Joyce Ballantyne, Pearl Frush et Zoë Mozert connaissent également leur heure de gloire.

Les années 30 marquent un tournant décisif. Les progrès de la photographie et de l’imprimerie créent un nouveau marché : celui de l’image érotisée. Des jeunes femmes pulpeuses, vêtues de tenues légères, prennent la pose dans des positions parfois audacieuses tout en conservant un style glamour irréprochable.

Le portrait de la femme idéale

Les créateurs imaginent la pin-up comme la représentation parfaite de la femme idéale. Belles et attirantes, ces femmes séduisent sans jamais paraître vulgaires. Elles symbolisent parfaitement l’image de la femme fatale et célèbrent la splendeur féminine.

Leur silhouette respecte des canons précis : taille fine, poitrine haute, cheveux parfaitement coiffés. Jamais une pin-up n’apparaît échevelée. Ses yeux de chat et sa bouche rouge vermillon complètent ce portrait de perfection.

Ces images trouvent leur place dans les journaux, magazines, calendriers, cartes d’art et vignettes à collectionner qui contribuent largement à leur popularisation. Elles accompagnent les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment les équipages d’aviation qui les conservent sur leurs carlingues. Plus tard, elles décorent les cabines des camionneurs dans les années 70.

L’âge d’or de ces beautés se situe dans les années 40-50, principalement aux États-Unis. Parmi les illustrateurs emblématiques, Alberto Vargas occupe une place de choix. Ce Péruvien installé aux États-Unis en 1916 voit ses créations publiées dans le magazine Esquire avant de collaborer pendant 16 ans avec Playboy.

Hollywood forge ses déesses

Les années 40 coïncident avec l’âge d’or du cinéma américain. Hollywood façonne de nouvelles étoiles dont les noms promettent de traverser les siècles. Ces jeunes actrices viennent souvent de milieux modestes ou de la classe moyenne. Elles portent des noms banals et possèdent des visages ordinaires.

Quand l’une d’elles éveille une certaine flamme, une carrière florissante devient envisageable. Cependant, ce petit quelque chose ne suffit pas. Une transformation complète s’impose. Chacune incarne une facette du fantasme masculin : sensuelle, sulfureuse ou ingénue. L’impératif reste le même : plaire à tout prix.

Rita Hayworth : la rousse incendiaire

Nom d’origine : Margarita Carmen Cansino

Rita grandit dans une famille bohème latino-américaine. Durant son enfance, elle parcourt les villes avec son père pour des spectacles de chant et de danse. Son rêve : conquérir Hollywood.

Rita Hayworth

Quand elle quitte le cocon familial pour poursuivre son objectif, la désillusion arrive rapidement. Les producteurs la jugent trop ronde, trop brune, trop typée. Son front leur paraît trop étroit. Ballottée de studio en studio, elle s’apprête à abandonner quand son époux lui propose un contrat. Une seule condition : refaire complètement son apparence.

Margarita accepte et Rita Hayworth naît dans la douleur. Elle subit une chirurgie esthétique pour creuser l’ovale de son visage en arrachant ses molaires, des implants capillaires, une décoloration, un régime draconien, des leçons de diction et des cours de maintien. Elle endure toutes ces épreuves pour réaliser son rêve.

Une beauté séductrice, malicieuse et joyeuse apparaît sur les écrans. Les hommes tombent sous son charme. Sa prestation historique dans « Gilda » fait naître un sex-symbol. Cette scène où elle porte un fourreau noir et chante « Put the Blame on Mame » en retirant lentement son gant reste gravée dans les mémoires.

Ava Gardner : la brune sulfureuse

Nom d’origine : Ava Lavina Gardner

Issue d’une fratrie de sept enfants, Ava grandit entourée d’amour dans une plantation de tabac. Pendant son enfance, elle ressemble à un véritable garçon manqué. Quelques années plus tard, en rendant visite à sa sœur mariée, le beau-frère la remarque et œuvre pour la faire connaître.

Comme Rita Hayworth, elle essuie les critiques des studios concernant son apparence. Contrairement à sa consœur, elle refuse la chirurgie esthétique, de modifier ses sourcils ou de changer la couleur de ses cheveux. Sa résistance finit par porter ses fruits. Elle conserve sa beauté naturelle qui fait d’elle une véritable femme fatale.

Sa seule concession aux producteurs concerne sa diction. Elle travaille pour atténuer son accent prononcé de Caroline du Sud. Dans « Les Tueurs », elle incarne une beauté ravageuse avec ses hanches ondulantes et son décolleté vertigineux. Elle enflamme la planète masculine en restant adossée contre un piano.

Marilyn Monroe : la blonde ingénue

Nom d’origine : Norma Jean Baker

Marilyn Monroe souffre sans doute le plus des affres de la célébrité. À son arrivée à Hollywood, elle manque cruellement d’assurance. Elle doit essuyer les critiques des studios sur sa personne.

Pour espérer atteindre la gloire, Marilyn accepte un régime, une chirurgie esthétique pour ses pommettes et son nez, ainsi que l’implantation d’un grain de beauté. Elle change également la couleur de ses cheveux. Ceux-ci subissent tant de décolorations au peroxyde, de colorations et de défrisages à la soude caustique que pour ses derniers films, seule une perruque reste possible.

Son apparence devient très sexy, mais sa fragilité demeure bien réelle. Cette combinaison fait tout son charme. On retient sa délicatesse dans « Certains l’aiment chaud » et l’image scandaleuse de sa robe voltigeant au-dessus d’une grille de métro dans « Sept ans de réflexion ».

L’icône de toute une génération

Rita Hayworth illustre parfaitement la célébrité transformée en pin-up. Surnommée « la déesse de l’amour », elle épouse successivement Orson Welles puis le prince Aly Khan. Fraîche et pétillante, elle représente un idéal qui fait rêver les hommes. Avec elle naît la femme fatale des années 40.

En 1941, une photo de Bob Landry la représentant à genoux sur son lit, vêtue d’un déshabillé de satin et dentelle, fait la couverture de Life magazine. Elle obtient une popularité considérable auprès des GI américains engagés dans la Seconde Guerre mondiale. Avec Betty Grable, elle devient l’une des pin-up les plus populaires auprès des soldats.

Rita participe à l’Hollywood Canteen et danse dans les bras des GI. En 1943, elle entreprend une grande tournée, visitant hôpitaux et bases militaires pour remonter le moral des troupes. On la voit souvent aux côtés de Marlène Dietrich.

Grâce à ces vedettes du cinéma, la culture pin-up s’enracine solidement. Elles ont pleinement conscience de faire rêver des générations d’hommes. Même la sulfureuse Marilyn Monroe se prête au jeu. Lumineuse, souriante, enfantine, elle craint pourtant de décevoir : « Je suis toujours effrayée quand quelqu’un fait mon éloge, car bizarrement, cela me fait souffrir et provoque en moi de nouvelles appréhensions – que tout cela est un accident et il est même probable que ce n’était pas moi du tout. »

Renaissance contemporaine

Depuis quelque temps, nous assistons à un regain d’intérêt pour ces égéries des années 40. Chaque époque connaît son modèle représentatif. L’idée traverse les âges : magnifier les formes généreuses féminines sans vulgarité.

La mode, les artistes et les magazines remettent régulièrement les pin-up au goût du jour. Christina Aguilera et Katy Perry reprennent à un moment l’image et le look des femmes des années 40. Dita Von Teese fait de ce courant son empreinte personnelle. Cette icône fétichiste américaine, à la fois danseuse, mannequin et spécialiste de l’effeuillage, cultive et popularise la fascination pour le look rétro. Elle remet au goût du jour le glamour des actrices de l’âge d’or hollywoodien.

Ainsi, la femme trouve une illustration élégante, quel que soit le rôle qui lui est assigné : femme au foyer, secrétaire ou infirmière. La pin-up transcende les époques et continue de fasciner par son mélange unique de sensualité et de classe.


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Originally posted 2016-03-25 05:54:33.

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