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Fatma Rekik est la présidente directrice générale de la société Stifen et la plus jeune dirigeante du groupe Elloumi. À la fleur de l’âge, belle et dynamique, nous l’avons rencontrée et lui avons demandé de nous révéler la formule de son succès. Elle a accepté de répondre à nos questions et s’est confiée sur son parcours. Portrait d’une jeune leader, inspirante, généreuse et attachante.

Un parcours académique solide et assumé

Tout a commencé en quelque sorte, lorsque Fatma décide de poursuivre ses études supérieures à l’université Paris-Dauphine, pour suivre les pas de sa maman et de feu son grand-père (tous deux membres d’une famille industrielle) au lieu de faire médecine comme cela était prévu initialement. Pour la jeune bachelière qui a baigné dans un milieu où les réunions familiales étaient aussi synonymes de leçons de gestion d’hommes et d’entreprises, cette décision semblait couler de source.

Une formation au service d’un héritage

Elle enchaîne donc un DEUG en gestion, une maîtrise en entrepreneuriat et gestion de projets, puis un 3eme cycle en politique générale des organisations. Fidèle aux principes familiaux, Fatma se montre studieuse, sérieuse et appliquée. Sans surprise, elle réussit avec brio, connaissant la jeune femme, on n’en attend pas moins d’elle.

Un premier terrain d’expérience à l’international

Elle se marie jeune, pose ses valises un an à Kiev où elle fait de la prospection pour le groupe familial- le groupe Elloumi fondé par son grand-père Taoufik Elloumi- avant de s’installer en Égypte pour 4 ans et demi. Fatma n’a pas chômé. Elle devient maman de deux petites filles tout en étant manager de l’activité câblage et en s’occupant du démarrage de l’activité agroalimentaire.

Retour au pays et prise de responsabilités

Au bout de 11 ans d’expatriation, Fatma Rekik revient au pays. Elle intègre la partie agroalimentaire dirigée par sa mère, qui s’occupait également du volet financier de la partie du câblage. Sa nouvelle mission consiste à s’occuper du volet « business development». Peu à peu, Fatma se hisse à la tête du département « Sales and Marketing ».

La passion du terrain

Lorsqu’elle nous raconte son parcours, ses yeux pétillent et son sourire chaleureux devient très vite contagieux, à tel point qu’on se prend d’enthousiasme pour ses projets. Impossible de lui résister lorsqu’elle nous dit : « j’ai adoré l’exploration de cette partie commerciale, d’autant qu’à la base, j’ai une formation poussée en finance et stratégie d’entreprise. La partie commerciale permet d’être en contact direct avec les clients, on peut voir la dynamique du marché… j’ai beaucoup aimé ! »

Une relève à mériter

À cette époque-là, sa maman démissionne du groupe pour se consacrer à ses nouvelles responsabilités et la question de la relève s’était posée. La jeune femme demande à sa mère, qui lui a toujours servi de guide et de mentor, si elle la voyait à la tête de la partie agroalimentaire et elle nous confie avec fierté et émotion la réponse qu’elle avait alors obtenue :

Le travail de fond pour se faire une place

Fatma a suivi le conseil de sa mère et s’est jetée dans la mêlée. Elle s’est impliquée davantage : trouver des solutions créatives, développer le marché, prospecter de nouveaux clients, optimiser les achats… elle s’est investie dans la vie opérationnelle à tous les niveaux de la société si bien qu’elle a fini par comprendre l’ensemble de sa dynamique.

Une reconnaissance méritée

Grâce à cette persévérance et à ce dévouement, les résultats étaient au rendez-vous, notamment avec le développement de nouveaux produits et la mise en place de nouveaux projets. Ses pairs finirent par voir en elle, le premier responsable de l’entreprise, un accomplissement dont Fatma est fière :

Il faut savoir que le groupe a une politique basée sur la méritocratie. Le fait d’être membre de la famille biologique, n’octroie aucun privilège par rapports aux autres employés du groupe qui appartiennent à la famille professionnelle.

Des valeurs héritées, une vision affirmée

Quand nous étions jeunes, ma mère nous répétait toujours que le plus important dans la vie c’était de se conformer à ses valeurs personnelles. Être honnêtes, serviables, fidèles aux personnes qui nous entourent et rester modestes. Nous sommes tous pareils, nous sommes tous égaux et nous sommes tous de passage dans cette vie, alors autant œuvrer pour laisser une trace positive et contribuer à améliorer la vie des gens.

Une ambition claire : persévérance et excellence

Pour Fatma, il n’y a aucun secret. Il suffit d’être persévérant. Lorsqu’on se fixe des objectifs (ambitieux), il ne faut pas les perdre de vue :

Il faut aller jusqu’au bout même lorsque c’est difficile, car si on veut faire des choses importantes, il faut avoir de l’endurance.

De l’agroalimentaire à l’international

Fatma souhaite transformer son entreprise en une multinationale : « Pour moi le défi est le suivant : nous sommes des tunisiens qui innovent et nous sommes en mesure de créer des produits hauts de gamme.»
La société se divise en trois unités :

  • La partie agricole, permettant de cultiver fraises et agrumes selon un cahier des charges européen. Fatma étudie un projet d’extension en agriculture bio.
  • L’unité de surgélation, créée dans les années 2000, permet d’optimiser les process. Les produits IQF (Individually Quick Frozen) sont exportés vers les USA.
  • La troisième unité, dédiée aux préparations de fruits pour les industriels.

Une marque née d’un heureux hasard

Mais comme toutes les belles histoires nécessitent parfois l’intervention du hasard, l’étape suivante de l’évolution de la société est née d’un concours de circonstances :
« Nous avons eu l’idée d’offrir des cadeaux de fin d’année, alors nous avons produit des confitures et tout le monde a adoré. »
C’est ainsi qu’est née La Fruitière, marque de confitures désormais vendue dans toutes les grandes surfaces. Fatma mise sur un emballage qui attire, et sur le goût, le prix et la qualité pour fidéliser.

Furketta : valoriser la tradition culinaire tunisienne

Devant le succès de ce pari réussi, elle décide de développer cette activité avec le lancement de la nouvelle marque F urketta spécialisée dans l’épicerie fine salée et les produits traiteurs: « tous nos produits sont naturels, sans conservateurs, sans additifs chimiques et complètement vegan. Je veux développer des plats préparés, les mettre en bouteille et exporter notre tradition culinaire tunisienne.» De la salade méchouia à la ommek hourya, en passant par la madfouna, chorbet frik ou mloukhya ! Pensez à nos étudiants à l’étranger, à nos expatriés, mais aussi aux femmes actives. Il suffirait d’ouvrir une des boites Furketta pour avoir un repas fin prêt. Digne de la cuisine de nos mamans, il n’attend que la gourmandise des gens pour être savourés.

Une promesse pour l’avenir

«Mon objectif est de parvenir d’ici 5 ans à permettre aux tunisiens de se procurer des produits tunisiens, de très bonne qualité, à un prix abordable. Tout en ayant le goût au rendez-vous! Nous voulons des produits de qualité et naturels parce que j’estime que les tunisiens méritent d’avoir des produits à la hauteur de toutes leurs exigences.» Fatma Rekik nous livre ainsi une promesse qui redonne l’espoir : ce sera tunisien à 100% et respectueux du tunisien à 1000%.


Interview parue dans le #45 de La Sultane


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Originally posted 2020-01-17 14:07:50.

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