Le vaginisme touche silencieusement 12 à 17 % des femmes tunisiennes et du monde arabe. Cette phobie de la pénétration, souvent taboue, trouve pourtant des solutions efficaces grâce à la sophrologie.
Qu’est-ce que le vaginisme exactement ?
Le vaginisme se manifeste par des spasmes involontaires des muscles péri-vaginaux. Ainsi, toute pénétration devient impossible ou douloureuse. Par conséquent, la femme développe une véritable phobie qui perturbe sa sexualité.
Néanmoins, il faut savoir que les femmes concernées peuvent ressentir du désir sexuel. Elles peuvent également atteindre l’orgasme par stimulation clitoridienne. Cependant, leur sexualité reste limitée aux rapports « extérieurs ».
Les différents types de vaginisme
Vaginisme primaire
D’abord, le vaginisme primaire existe depuis toujours. Il s’agit généralement d’une phobie d’origine psychologique.
Vaginisme secondaire
Ensuite, le vaginisme secondaire apparaît après un traumatisme. Par exemple : un viol, un premier rapport douloureux ou le rejet du partenaire.
Vaginisme organique
Enfin, certaines causes physiques peuvent déclencher ce trouble. Notamment : une épisiotomie, une déchirure ou une infection gynécologique.
L’impact de l’éducation sur le vaginisme
Dans notre société tunisienne, l’éducation religieuse stricte influence parfois la sexualité féminine. Effectivement, quand les plaisirs du corps deviennent tabous, la peur s’installe. Par ailleurs, l’opprobre social autour de la sexualité féminine aggrave le problème.
Malheureusement, beaucoup de femmes affrontent leur nuit de noces dans la souffrance. Elles vivent ensuite leur vie conjugale avec une douleur physique et psychologique intense.
Les conséquences psychologiques du vaginisme
Un cercle vicieux destructeur
D’une part, la femme culpabilise de ne pas avoir une sexualité « normale ». D’autre part, elle développe une mauvaise estime de soi. Progressivement, elle évite l’intimité, ce qui déclenche des troubles du désir.
L’urgence de la maternité
Quand l’horloge biologique fait pression, le vaginisme devient encore plus difficile à vivre. En effet, l’incapacité à concevoir naturellement renforce les sentiments d’échec.
Pourquoi la sophrologie fonctionne-t-elle contre le vaginisme ?
La sophrologie offre une approche globale et douce. Cette thérapie brève permet de :
- Évacuer l’angoisse liée à la pénétration
- Gérer la peur de la douleur
- Développer la capacité de lâcher-prise
- Reconstruire la confiance en son corps de femme
Le protocole sophronique étape par étape
Phase curative d’urgence
Tout d’abord, nous travaillons sur l’urgence. L’objectif consiste à calmer l’angoisse immédiate et à gérer la peur.
Phase reconstructive
Ensuite, nous reconstruisons progressivement la confiance. La patiente apprend à se projeter mentalement dans des rapports non douloureux.
Phase d’intégration
Finalement, elle intègre ces nouvelles sensations pour vivre sa sexualité sans peur ni douleur.
Important : Un accompagnement multidisciplinaire
Attention : la sophrologie ne remplace jamais un suivi médical. Elle intervient uniquement en complément d’un accompagnement avec un médecin et un psychiatre.
En moyenne, il faut compter minimum 12 séances selon l’évolution de chaque patiente.
Conclusion
Le vaginisme n’est pas une fatalité. Grâce à un accompagnement adapté combinant médecine et sophrologie, il est possible de retrouver une sexualité épanouissante. N’hésitez pas à consulter votre médecin de famille, gynécologue ou psychiatre qui vous orienteront vers un sophrologue qualifié.
À propos de l’auteure
Fériel Berraies, Sophrologue certifiée RNCP et Hypnothérapeute basée à Paris, se spécialise dans l’accompagnement des troubles de la sexualité. Contact : fbsophro@gmail.com – Site web : www.feriel-berraies-therapeute.com
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Originally posted 2017-04-25 09:33:54.