Nous voulons tous mieux réussir dans la vie. Construire des carrières brillantes, devenir autonomes, nous épanouir en solo, en couple ou en famille. Cependant, les conseils que nous entendons ou lisons paraissent souvent compliqués ou trop contraignants.
La révolution scientifique de Shawn Achor sur le bonheur et la réussite
Dans son best-seller « L’avantage du Bonheur », Shawn Achor bouleverse nos croyances. Ce chercheur de Harvard, qui a consacré des années à étudier le bonheur, nous livre une vérité surprenante : la réussite ne crée pas le bonheur. C’est exactement l’inverse qui se produit.
Pendant ses travaux, Shawn Achor adopte une approche singulière. Au lieu d’éliminer les données situées au-dessus de la moyenne, il s’y intéresse de près. Ces informations représentent des personnes dont le comportement ou les résultats se distinguent de ceux de la majorité. Par conséquent, ces différences les placent au-dessus de la moyenne.
Shawn veut comprendre ces différences : pourquoi ces personnes s’en sortent-elles mieux que les autres ?
Pourquoi le bonheur précède toujours la réussite
Voici comment interpréter les découvertes de Shawn Achor. Dans une équipe de vendeurs, certains réalisent des chiffres nettement plus élevés que leurs collègues. Dans une école située en milieu difficile, où les conditions sont pénibles pour toute la population scolaire, les résultats aux examens sont généralement mauvais. Néanmoins, une ou deux personnes excellent. Elles ne jouissent d’aucun privilège particulier, pourtant elles obtiennent des résultats remarquables.
En s’intéressant de près à ces outsiders, nous ne cherchons pas à augmenter le nombre de personnes qui appartiennent à la moyenne. Nous essayons plutôt d’améliorer les résultats mêmes de la moyenne.
Le mythe de la réussite avant le bonheur
Nous sommes tous persuadés qu’il faut d’abord réussir pour être heureux un jour. Nous imaginons que cela passe par l’obtention d’une promotion, d’une augmentation de salaire ou d’une perte de poids. En réalité, ce n’est jamais le cas. Dès que nous atteignons un objectif, la satisfaction éprouvée finit par s’estomper et nous passons très vite à l’objectif suivant.
Ce que Shawn Achor constate, c’est le contraire. Dès que nous inversons notre ordre de priorité, nous finissons par obtenir les deux résultats. Ainsi, une personne qui se sent heureuse a plus de chances de réussir sa vie qu’une personne qui pense au succès avant le bonheur.
Selon Shawn Achor, si une personne approfondit son niveau d’optimisme ou entretient de meilleures relations sociales, elle obtient très vite de meilleurs résultats scolaires ou professionnels.
L’expérience révélatrice des vendeurs optimistes
Une expérience menée dans un grand magasin illustre parfaitement cette théorie. Les vendeurs qui semblaient plus satisfaits de leur vie obtenaient de meilleurs résultats que leurs collègues moins épanouis. L’entreprise décide alors de recruter de nouvelles personnes en fonction de leur optimisme, sans tenir compte des autres critères classiques à l’embauche. Certaines manquaient même de qualification.
Le résultat était sans appel et ne laissait planer aucun doute. En une année, les ventes réalisées par les personnes optimistes dépassent de 19% celles des personnes pessimistes. Au bout de la deuxième année, cet écart se creuse encore et atteint 57%.
La formule du succès selon Harvard : 25% de compétences, 75% d’attitude
Shawn Achor explique que l’intelligence des personnes, leurs aptitudes et leurs formations comptent pour 25% dans leur réussite. Le reste dépend de leur optimisme, de leurs relations sociales et de leur gestion du stress. Pour la grande majorité des personnes, la réussite dépend donc essentiellement des attitudes plutôt que des compétences.
Comment transformer les difficultés en opportunités de bonheur
Shawn étudie le comportement des banquiers peu de temps après la crise des Subprimes. La plupart étaient incroyablement stressés. Quelques-uns restaient à la fois optimistes et résignés. Ils avaient accepté l’idée de traverser une grande difficulté. Malgré cela, ils ne s’en préoccupaient pas outre mesure. Pour eux, il s’agissait avant tout d’un défi à relever.
Shawn fait suivre aux banquiers abattus une formation leur montrant comment mieux gérer leur stress et y voir un challenge. Il les observe pendant 3 et 6 semaines. Une fois que les banquiers acceptent de ne plus subir le stress mais de voir dans la difficulté une étape, un défi à relever, leur degré de nervosité chute de 23%. Cela améliore leur humeur générale. Le niveau de leur optimisme augmente et une progression majeure au niveau de leur engagement professionnel s’observe.
Le paradoxe du bonheur : plus vous travaillez, plus vous avez besoin de vos proches
Imaginons maintenant qu’il y ait encore plus de choses à faire, plus de défis à relever. Réfléchir à un équilibre vie privée/vie professionnelle devient délicat. Faut-il sacrifier ses sorties entre amis ou en famille pour y parvenir ? Là encore, la réponse est non.
Si vous devez travailler deux fois plus, vous aurez besoin de vos proches deux fois plus encore.
Lorsqu’il termine ses études, Achor rejoint l’université qu’il fréquentait pour aider les étudiants nouvellement admis à s’adapter à leur nouvel environnement. Il demande souvent à comprendre comment ils s’organisent. De nombreux étudiants lui expliquent qu’ils vivent presque comme des reclus dans la bibliothèque. Ils mangent dans leurs chambres. Ils n’ont pas une minute à perdre et consacrent chaque seconde à leurs études.
Pensez-vous que les performances de ces étudiants dépassent celles des autres ? Non, et c’est même le contraire. En général, ces étudiants finissent par craquer et demandent leur transfert vers d’autres écoles.
Les personnes qui résistent le mieux au stress augmentent leurs interactions sociales durant les périodes les plus intenses. C’est exactement ce que la majorité d’entre nous ne fait pas. En réalité, plus une personne cultive des relations sociales épanouies, plus ses chances de réussir augmentent. L’harmonie de la vie sociale constitue un indicateur de succès.
Il s’avère également que les personnes altruistes ou faisant preuve d’empathie obtiennent plus rapidement de meilleurs résultats que les autres.
Comment cultiver le bonheur au quotidien : la méthode des petites victoires
La question qui se pose maintenant est la suivante : comment devient-on plus heureux quand on ne l’est pas ? La réponse est plus simple qu’il n’y paraît.
Il serait faux de penser que le bonheur découle de francs succès ou de belles réussites. Il ne faut pas attendre d’atteindre un certain objectif pour se sentir bien, pour s’aimer un peu plus, s’accepter pleinement et être reconnaissant de ce que la vie nous donne. Le bonheur se compose de petites choses du quotidien.
Ainsi, Shawn Achor nous encourage à ne pas nous concentrer uniquement sur les grandes occasions. Après tout, si ces occasions sont si mémorables, c’est aussi en partie à cause de leur rareté. Il devient alors plus simple de célébrer les petites victoires, les petits événements, même les plus insignifiants.
À bien y penser, chacun de nous, sans exception, peut trouver de bonnes raisons pour éprouver de la reconnaissance et exprimer sa gratitude.
La règle des 21 jours pour transformer votre vie
Les changements au niveau du comportement d’une personne interviennent au bout de 21 jours. Essayez par exemple d’apporter un changement au niveau de votre perception de la vie et de vos rapports sociaux conjointement.
Pendant 21 jours, pensez à une personne de votre liste d’amis de votre réseau social préféré. Réfléchissez à ce que vous avez partagé avec elle. Exprimez-lui votre reconnaissance pour le déjeuner que vous avez partagé ensemble, pour le cadeau qu’elle vous a fait, pour le film que vous avez regardé ensemble, pour sa patience quand vous n’alliez pas bien, pour son soutien indéfectible, pour un fou rire, pour tout, pour rien.
N’oubliez pas l’importance de la méditation, de la tenue d’un journal de gratitude et de l’exercice physique.
La règle des 20 secondes : l’astuce pour passer à l’action
À votre avis, qu’est-ce qui vous empêche d’évoluer ? Vous savez que vous devez changer, modifier certaines choses, mais vous ne le faites pas. Ce qui vous manque ? L’énergie qui transforme une résolution en action. En effet, en toute chose, le premier pas reste le plus dur à faire.
Si vous parvenez à réduire l’intervalle de temps entre le moment où vous pensez faire quelque chose et le moment où vous vous y mettez vraiment, vous aurez déjà pratiquement réussi.
Imaginons que vous réfléchissez à faire un sport doux, chez vous le matin, à votre réveil, pendant dix minutes. Si vous réduisez à chaque fois de 20 secondes le temps nécessaire à votre préparation, vous finirez par vous y mettre. Couchez-vous plus tôt, préparez votre espace d’exercice à l’avance, réveillez-vous plus tôt, ayez vos vêtements prêts depuis la veille.
Cela fonctionne aussi pour se débarrasser de mauvaises habitudes. Si vous retardez à chaque fois de 20 secondes une manie, vous finirez par vous en séparer plus facilement que si vous vous y prenez radicalement.
Le bonheur n’est donc pas une conséquence de la réussite, mais bien sa condition première. Cette révolution dans notre façon de penser ouvre la voie à une vie plus épanouie et plus productive.