Leila Ben Gacem, vous avez accepté de répondre aux questions de LA SULTANE et nous vous en remercions. Parlez-nous de vous. De votre parcours. De ce que vous faites... Et dites-nous quelle sont les choses les plus importantes de votre vie. Sur les plans professionnel et personnel ?
J’ai vécu toute mon enfance en dehors de la Tunisie. Quand j’étais petite fille, la Tunisie était pour moi synonyme d’été. Rencontrer la grande famille à Beni-Khalled et des repas avec trop de monde. Après l’obtention de mon diplôme universitaire aux Etats-Unis, j’ai décidé de commencer à travailler en Tunisie. Ce fut la décision la plus difficile. J’étais à un âge où la vie sociale était importante, mais j’avais du mal à me faire des amis ici. J’avais du mal à trouver un emploi car mon diplôme n’était pas reconnu. Et lorsque j’acceptais un travail modeste, j’avais de grandes difficultés à travailler en français. En fait, j’ai commencé à apprendre le français en regardant France 2 à 22 ans. Et à ce jour, je suis toujours francophobe. (rires)
Au début de ma vie, j’étais ingénieur biomédical pour la coopération multinationale, où mon travail a débuté en Tunisie, puis en Allemagne et en Libye. Après 12 ans consacrées à la vente, au marketing et à l’installation de matériel hospitalier, j’ai décidé de commencer une seconde vie. L’idée de faire de l’entreprenariat social m’obsédait. Je voulais obtenir quelque chose qui dépasse le simple retour sur investissement : des réponses équitables et responsables aux problèmes dans le monde. J’ai trouvé cette démarche digne et j’ai décidé de m’y consacrer pleinement. Donc, j’ai démissionné et j’ai commencé ma deuxième vie : celle de l’entrepreneure sociale.
Mes débuts, je les ai faits avec Blue Fish en 2006, puis Dar Ben Gacem en 2013, et Dar el Harka en 2017. Je suis passionnée par les aventures entrepreneuriales conçues pour contribuer à renforcer notre fierté culturelle, en créant des emplois à partir de notre patrimoine peu valorisé tout en préservant notre belle identité Tunisienne… Cela peut sembler exagéré, mais notre travail n’est qu’une petite goutte d’eau dans un océan, et cela mérite tous les combats.
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Quelle est la chose que vous feriez maintenant si vous aviez d’autres ressources ? comment vous projetez-vous dans 5 ans ?
J’apprends continuellement. Je suis constamment à la recherche de nouveaux moyens pour faire de nouvelles choses, innover et apprendre d’autres compétences auprès d’experts appartenant à différents domaines. Durant le week-end, j’aime lire ou passer du temps sur YouTube pour écouter des entrepreneurs ou des tendances commerciales et des solutions marketing novatrices. Je souhaiterais me concentrer sur la conception et la promotion d’expériences tunisiennes afin de contribuer à l’émergence d’un label Tunisien. Encore une fois, je réalise que la vision de mes micros entreprises est trop grande, seulement j’ai appris que si je me concentrais et travaillais dur, Inshallah nous obtiendrons des résultats mesurables.
J’ai deux grands rêves pour les 5 prochaines années : écrire un livre et commencer à courir. J’ai commencé un blog, un premier pas vers le livre, mais pour la course à pieds, je ne suis pas encore si sure. En ce moment, mes meilleurs muscles sont mes doigts, grâce à mon téléphone et à mon ordinateur !
Leila Ben Gacem, y a-t-il une cause qui vous tienne à cœur, un combat à mener ? Pourquoi ?
“Un Marketing Positif pour la Tunisie”. C’est ce que je fais quotidiennement dans mon travail. Je suis très soucieuse de nos jeunes d’aujourd’hui. Nous vivons des années très difficiles et nous nous devons de créer des rêves positifs leur permettant de croire en un avenir meilleur. Un avenir qui vaille la peine de se battre et qui se profile ICI. J’essaie de travailler avec les jeunes autant que possible. Je sens que nous devons leur fournir les outils nécessaires pour croitre, grandir, accomplir, croire en eux-mêmes et en la Tunisie.
Y a-t-il une personne, un événement qui vous ont influencé ? Parlez-nous de la personne que vous admirez le plus
Bien évidemment mes parents qui ont travaillé si dur pour nous donner le meilleur d’eux-mêmes et leur générosité qui ne cesse de me surprendre. Sinon, les entrepreneurs sociaux obsessifs et sans ego qui ne se battent pour que leurs communautés s’améliorent sans jamais rien attendre en retour. Ceux-là sont mes héros !
Leila Ben Gacem, que retenez-vous de votre parcours ?
- La chanson de Céline Dion ‘If you want it the most, there is no easy way out’ (si tu le veux plus que tout, il n’y a pas de solution facile).
- Vous accomplissez plus si vous restez modeste et sans ego en mettant les autres en avant.
- Restez humble, continuez à apprendre et quand vous perdez un combat, retirez-vous le plus vite possible; la vie est trop courte et il y a tant de choses à accomplir
Le mot de la fin pour les personnes qui nous lisent
Céline Dion:
When you want it the most
There’s no easy way out
When you’re ready to go
And your heart’s left in doubt
Don’t give up on your faith
Love comes to those who believe it
And that’s the way it is
If you stick together
You’re gonna find the way, yeah
So don’t surrender
Cause you can win In this thing called love
Quand tu le veux le plus
IL n’y a pas de solution facile
Quand tu es prêt à partir
Et ton cœur est dans le doute
N’abandonne pas ta foi
L’amour vient à ceux qui y croient
Et c’est comme ça
Si vous restez ensemble
Tu vas trouver le chemin, oui
Alors ne vous rendez pas
Parce que tu peux gagner
Dans cette chose appelée amour
Je vous aime tous !
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