Chez La Sultane, nous aimons conjuguer les rêves au féminin et le profil que nous traçons aujourd’hui, en est la preuve, s’il le faut. Je vous invite donc à découvrir le parcours atypique et le portrait attachant de Faiza Amouri, femme entrepreneure, pionnière dans le tourisme médical.
Rien ne prédestinait Faiza à incarner, dans son cheminement personnel, les revendications du combat féminin. Elle a connu une enfance heureuse au sein d’une famille aimante. Ayant grandi dans ce Tunis dont nous affectionnons le souvenir, elle fréquentait avec assiduité, les salles de cinéma, alors presque aussi nombreuses que les salons de thé.
Lorsqu’elle n’était pas devant le grand écran, elle aimait plonger dans les romans qu’elle dévorait dans les bibliothèques publiques du centre-ville. Dès son plus jeune âge, elle faisait preuve d’une curiosité insatiable et d’une ouverture de pensée qui allait l’inviter à vouloir découvrir le monde. Pour Faiza, l’inconnu n’était pas l’étranger.
Le métier de son père exigeait de nombreux déménagements. Et son ouverture sur le monde allait commencer par l’exploration de notre pays. Elle ne le savait pas encore, mais cela l’inspirera dans sa vie plus tard. Pour le moment, Faiza mène une vie ordinaire et paisible.
Elle se marie jeune, poursuit et réussit ses études supérieures. Son diplôme en poche, elle décide de consacrer son temps à son foyer, son époux, ses enfants. Elle ne manquait de rien et menait une vie qui donnerait envie à bien des femmes. Mais tout a changé lorsque Faiza choisit d’affirmer sa singularité: elle décide qu’il était temps de devenir autonome.
Elle voulait avoir le choix et ne plus dépendre de qui que ce soit.
Ne se sentant pas la vocation d’enseigner, alors même que son diplôme l’y autorisait, elle sera hôtesse de l’air pendant un certain temps et travaillera également dans une agence de communication. Puis un jour, en regardant un documentaire passer sur une chaîne de télévision française, elle réalise tout le potentiel du tourisme médical en Tunisie.
Ce jour-là, en même temps, elle découvre sa vocation. Faiza s’est reconnue dans les besoins des patients qui venaient se soigner en Tunisie. Particulièrement ceux qui choisissent la chirurgie et la médecine esthétique.
Pour Faiza, ce besoin de faire la paix avec l’image que nous renvoie un miroir n’a rien de frivole. Elle même l’a connu et est passée par là. La peur du bistouri, les jugements portés par l’entourage, l’incompréhension… Elle savait ce qu’est la nécessité de se réconcilier avec soi, en se réconciliant avec son corps.
En effet, après le sevrage de son deuxième enfant, Faiza a connu une fonte des glandes mammaires. Un phénomène qui n’est pas peu fréquent, chez les mamans qui sortent de l’allaitement. Elle décide d’y remédier en recourant à la chirurgie esthétique, au grand dam de ses proches. Et ce passage à l’acte est exactement ce que je trouve d’admirable en elle.
Faiza, a revendiqué son droit de disposer de son corps, sans devoir supporter le poids du regard des autres. Elle voulait simplement retrouver ses formes naturelles sans se soucier des préjugés à l’égard des personnes qui recourent à la médecine ou chirurgie esthétique.
Très vite, Faiza prend les choses en main. Elle rencontre médecins et chirurgiens, négocie avec les cliniques et les hôtels, met en place des formules, dresse des conventions, etc.
Elle ne se laisse pas démonter par les difficultés techniques. Alors qu’elle maîtrise à peine l’outil informatique, elle lance son propre site web et les réservations commencent sitôt à affluer.
Aujourd’hui, elle communique son offre via les réseaux sociaux et innove à nouveau en lançant un Vlog où elle met en ligne des capsules explicatives dans lesquelles, elle répond aux questions qu’on lui pose souvent.
« Il ne faut jamais laisser les obstacles entraver son chemin, » nous dit Faiza avec détermination. À force de persistance et de persévérance, tout le monde peut trouver sa voie.
Faiza se confie sur les difficultés qu’elle rencontre et nous sommes nombreux à nous reconnaître dans ce qu’elle vit. Le secteur du tourisme médical est très porteur et même prometteur. Il met en avant les compétences de nos excellents médecins et chirurgiens, les infrastructures de nos cliniques, le confort de nos hôtels.
Pourtant rien n’est mis en place pour lui permettre de fleurir. Les démarches administratives sont extrêmement contraignantes pour des patients habitués à une plus grande mobilité du capital. Les autorités de tutelles ne font plus rien pour valoriser la destination Tunisie, alors que la concurrence internationale est féroce.
« Vous n’avez pas idée de toutes les opportunités que la Tunisie est entrain de rater, simplement parce que plus personne ne s’est penché sur ce secteur, depuis la chute de l’ancien régime,» nous explique Faiza. Or le monde bouge sans attendre ceux qui font du surplace et celui qui n’avance pas recule. « Des lois archaïques pénalisent notre activité et il n’est pas rare que les patients décident de ne plus renouveler leur expérience. » Loin de baisser les bras, Faiza trouve le moyen de rebondir. «J’ai de nouvelles choses à vous montrer bientôt», promet-elle avec le sourire. Nous nous retrouverons certainement bientôt pour ces nouvelles surprises.
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Source: La Sultane #43