À l’occasion de la désignation par l’Assemblée Générale de l’Association Internationale des Maires Francophones de la candidate de la Municipalité de Tunis, Mme Cyrine BEN MLOUKA « Femme Francophone de l’année 2017 » et son élection Présidente du Réseau des Femmes Leaders Maghrébines, Monsieur le Maire de Tunis Seifallah Lasram a organisé une réception en l’honneur de la lauréate le jeudi 20 juillet 2017, à l’Hôtel de Ville de Tunis, la Kasbah.
À cette occasion, Mme Cyrine Ben Mlouka a prononcé un discours qui lui a valu une standing ovation de la part des personnes présentes. Voici son discours dans son intégralité:
Monsieur le Maire de la Ville de Tunis,
Monsieur Pierre Baillet, Secrétaire Permanent de l’Association Internationale des Maires Francophones,
Mesdames et Messieurs les Membres du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les députés,
Votre excellences mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Madame la Présidente de l’UTICA,
Madame la Présidente de la Chambre Nationale des FCE,
Mesdames et Messieurs, honorables invités,
Je ne puis contenir l’immense joie et l’honneur de recevoir ce prix de la Femme Francophone, qui m’a été décerné par l’Association Internationale des Maires Francophones.
Ce prix s’inscrit dans l’un des axes prioritaires de l’AIMF, porté par sa Présidente, Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, à qui j’adresse mes chaleureuses salutations, et également remarquablement porté par le secrétaire permanent de l’AIMF, Monsieur Pierre Baillet, celui de la promotion des femmes dans l’espace francophone.
Ce prix illustre concrètement une valeur partagée au sein du réseau des élus locaux francophones, dont la ville de Tunis est membre, à savoir : la valorisation de la place des femmes dans la vie publique et le développement local.
Ce ne sont pas que des paroles, ce sont des actes, et j’ai eu l’honneur de voir, en marge de l’Assemblée Générale de l’AIMF qui s’est tenue en juin dernier, comment les femmes élues, les Mairesses, se sont réunies en réseau pour mieux saisir les opportunités des synergies potentielles sous-régionales et renforcer leur contribution à l’action publique.
Mes remerciements les plus chaleureux s’adresse tout particulièrement, à Monsieur Seifallah Lasram, pour avoir appuyé cette initiative de l’AIMF et activement agi pour sa concrétisation en sollicitant le concours de toutes les composantes de la société Civile Tunisienne, dont la Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises, issue de l’UTICA.
Le hasard du bonheur a donc fait que parmi 45 candidatures issues de 13 pays, je sois la lauréate de ce prix. J’ai vu les candidatures, notamment Tunisiennes, et je puis vous affirmer qu’elles auraient toutes pu être retenues, et c’est pourquoi je dédie ce prix, symbolique pour la Tunisie, à toutes les femmes tunisiennes qui sont nombreuses à s’être engagées dans l’action de la société civile et dans la politique, et qui contribuent, chaque jour, chacune dans sa position, à l’enracinement de l’action progressiste en Tunisie, à la promotion des valeurs de citoyenneté, à l’instauration d’un cadre économique et social inclusif et solidaire, respectueux du Développement durable….
Mais avant de poursuivre, je voudrais tout particulièrement rappeler ce que représente l’AIMF pour la Tunisie. Moi-même je n’en étais pas consciente, et je voudrais que la Presse, ici présente s’en saisisse.
L’AIMF ce n’est pas seulement le Think Tank du vivre ensemble, ce sont des actions. L’AIMF a soutenu plusieurs projets dans la ville de Tunis, Sfax, Sousse et Monastir, s’inscrivant dans le cadre du renforcement de leurs outils de gestion et dans la modernisation des services municipaux.
Elle a contribué à la mise à niveau des centres multimédias du lycée Sadiki, lycée de jeunes filles El Omrane, collège de la rue des Pachas
Elle a contribué à la réhabilitation de services essentiels de base, comme à Sousse, où elle a soutenu Centre culturel situé dans l’ancien tribunal charaïque,
Elle a contribué à la Réhabilitation de trois cimetières à Tunis et à Bizerte (Cimetière chrétien de Bourjel, Cimetière juif de Bourjel, Cimetière musulman El Jallez),
Elle a contribué à la Réhabilitation des complexes sportifs du quartier Omrane , à la mise à disposition de matériel de propreté pour la Ville de Tunis (Don de la Ville de Paris), à la Réhabilitation du Centre de santé municipal : TUNIS.
Aujourd’hui, l’AIMF est le principal pourvoyeur de fonds pour un large programme de lutte contre la Drogue dans la Medina de Tunis, elle soutien et appuie l’économie sociale et solidaire et l’innovation.
Bref la liste est encore longue, je n’ai fait que vous citer les actions phares dans lesquelles l’AIMF s’est engagée en collaboration avec les villes depuis 1996, pour un budget global qui dépasse, à ce jour, les 3 M euros.
Je suis donc d’autant plus fière que ce prix me soit décerné par l’AIMF, cette honorable association dont je partage les valeurs et les objectifs.
Cher Monsieur le Maire de Tunis, Cher Monsieur Baillet,
Je me suis engagée dès ma Candidature à ce prix, à agir activement afin de promouvoir le « vivre-ensemble » !
Cette petite expression en 2 mots avec un trait d’union, est profonde au sens littéraire, et multidimensionnelle dans sont application.
Le « vivre-ensemble » conduit à concevoir des villes où il fait bon vivre, qui favorisent l’inclusion des citoyens en leur facilitant la mobilité, l’accès aux services de santé, d’éducation, la culture
Une ville qui leur permet de contribuer sereinement à l’action publique, qui tient compte des défis climatiques et des attributs du développements durable, qui met à disposition l’innovation technologique pour atteindre ces objectifs.
L’occasion de contribuer à la promotion du « vivre-ensemble » m’en a été présentée grâce à vous Messieurs, qui m’avez proposé de constituer le réseau des Femmes Leaders du Maghreb et ami des villes et de l’AIMF.
Eh bien je suis fière de vous annoncer que ce réseau a vu le jour en juin dernier à Montréal, en marge de l’Assemblée Générale de l’AIMF. Il est constitué par de remarquables Femmes issues de domaines variés (elles sont avocates, Entrepreneuses, femmes de culture…), et originaires des 5 pays du Maghreb : Algérie, Lybie, Maroc, Mauritanie, Tunisie.
Le RFLM que j’ai l’honneur de présider, contribuera à la création d’une dynamique de collaboration et de dialogue entre les acteurs publics et privés de la société civile des villes et des Pays du Maghreb.
Dans une récente étude publiée par le Word Economic Forum, il apparait que la région du Maghreb est celle qui a le moins réussi son intégration économique. Ainsi, les échanges entre les pays du Maghreb ne représenteraient que 4,8% du volume global de leurs échanges économiques, soit moins de 2% de leur PNB cumulé de la région. Si l’intégration avait été réellement concrétisée, le Maghreb aurait gagné au moins 5% de croissance de son PIB. Le revenu par habitant se serait accru de 24% pour la Tunisie, 27% pour le Maroc et 34% pour l’Algérie (ente 2005 et 2015).
Le RFLM ambitionne d’être un acteur Majeur dans le renforcement de cette intégration régionale. Il œuvrera notamment, à garantir la participation inclusive des jeunes et des femmes, au pouvoir local et régional. Il travaillera en synergie régionales avec les associations et les gouvernements, pour assurer le renforcement des capacités des acteurs économiques, et des élus locaux et favorisera le réseautage et les échanges d’expériences. Son approche sera régionale et multidimensionnelle.
Je saisis donc l’occasion de cette cérémonie, pour lancer un appel de soutien et d’adhésion à la cause de ce réseau :
Au gouvernement, pour assoir le véhicule juridique qui portera le RFLM,
aux villes, parce que ce réseau sera leur partenaire pour la définition et l’implémentation de leur stratégies de développement, condition corollaire à la réussite de développement économique et de l’intégration régionale
aux acteurs économiques privés, parce que leur dynamisme et leur engagement sont la locomotive du développement,
à la société civile parce qu’elle est le véhicule de perfusion des valeurs de la citoyenneté et le miroir de notre réalité.
Je ne voudrais être longue, et me confondre encore en remerciements, je termine par une citation d’un ancien entraineur de Football Américain, qui décrit mieux mon état d’esprit :
« Les sensations fortes ne sont pas dans la victoire, mais dans l’action».
Mon action a commencé avec le RFLM, ami des Villes et de l’AIMF .
J’espère que dans 1 an, lorsque nous nous rencontrerons pour décerner le prix de la prochaine Lauréate de l’AIMF, nous passerons en revue aussi, les accomplissements du Réseau.